Une blessure existentielle non guérie est toxique

Une blessure existentielle non guérie est toxique

La toxicité des blessures existentielles ne peut que créer une relation « toxique » à soi et par conséquent avec les autres.

Toutes les blessures existentielles deviennent toxiques par définition. C’est bien pour cela que nous cherchons un jour ou l’autre à les guérir. La toxicité est la conséquence d’une blessure et c’est seulement en la vivant que l’on cherche à évoluer pour que les choses changent, bougent.
Ce sont des guérisons longues et complexes et en prendre conscience sera le début du chemin pour s’apaiser et trouver une forme de paix intérieure et aussi avec les autres. Une fois trouvée, il est normal de veiller à la maintenir et à ne plus se laisser envahir et malmener par celles des autres.

Ce qui m’intéresse ici est de comprendre l’origine d’une toxicité et pourquoi elle finit par polluer une relation et l’amène à une forme d’échec qui en réalité n’est pas un puisque je suis persuadée que cela fait partie du chemin expérimental en fonction de ce que chacun doit vivre, conscientiser et travailler pour évoluer.

Décider de ne plus souffrir est le véritable sujet. On quitte une relation quand celle-ci est source de souffrance. Mais nous demandons-nous quelle est la véritable origine de cette souffrance ? C’est la mienne ou est-ce celle de l’autre ? Les 2?
C’est la première chose à démêler.
Est-ce que quelqu’un qui ne guérit pas et ne prend pas en charge la blessure de l’autre est toxique ? Non. Elle souffre déjà et l’autre n’est en rien responsable de sa blessure intérieure.
Est-ce que quelqu’un qui souffre et ne guérit pas lui-même ses blessures fera souffrir les autres ? Oui.

Nous vivons avec nos blessures respectives et une rencontre entre 2 êtres, au-delà du cœur, c’est aussi la rencontre des blessures, des systèmes de défense mis en place pour se protéger, survivre et faire en sorte de ne jamais revivre ce qui a fait tant de mal. On attend souvent cela de l’autre: qu’il ne nous fasse pas souffrir. Moi je pense que c’est à nous d’y veiller. Parfois l’autre ou soi-même blesseront involontairement avec nos blessures, parfois volontairement pour que l’autre réalise en souffrant comment nous souffrons, cherchant par là une reconnaissance, puis parfois les blessures au contact l’une de l’autre vont juste se réveiller (c’est peut-être le but) et cela on ne peut l’anticiper. La blessure du rejet ne peut que rencontrer celle de l’abandon. Elles sont différentes et complémentaires. Elles ne se comprennent pas et sont pourtant co-dépendantes malgré elles.

Le vide existentiel, le manque de confiance, la non-connaissance et reconnaissance de soi, la non-transformation de ses blessures, le rejet, la trahison, l’humiliation, l’oubli, la non-considération, l’emprise, l’abus, la maltraitance, l’abandon, l’injustice, etc…sont des blessures et il est crucial de comprendre que chaque âme et être mettra en place un système de défense pour ne jamais mais jamais les revivre. Enrôlés dans la peur et l’angoisse de les revivre, nous sommes prêts à tout pour que cela n’arrive plus jamais quitte parfois à faire mal pour ne plus avoir mal. Un système de défense n’est pas une guérison, c’est une parade qui va durer un temps mais finira par polluer une relation à court, moyen ou long terme. Le besoin de contrôler sa vie et celle des autres, le besoin de mentir sur qui nous sommes vraiment par peur de ne pas être aimé et apprécié, la fuite et le fait de ne pas assumé par peur d’être jugé sont des exemples parmi tant d’autres.

Je vous renvoie au texte sur les masques à ce sujet: https://adelineferlin.com/nos-masques-tant-decries-sont-nos-systemes-de-protection/

La toxicité provient d’une souffrance. Plus elle est profonde plus elle blesse et devient toxique. Plus la blessure est existentielle et vitale, plus elle prend toute la place, tout l’espace. Le type de toxicité sera lié à la typologie de la blessure. C’est souvent très cohérent.

Une blessure attend une réparation des autres puisqu’elle estime que c’est à cause des autres qu’elle existe et que ce n’est pas de son ressort. Ce qui n’est pas faux. La loi de l’attraction et les décalages de conscience provoquent les blessures mais entendez bien que c’est le seul moyen de les produire (volontairement de la part de la vie) pour avoir matière à les transformer un jour et aller vers l’amour inconditionnel.
En attendant de le comprendre, une blessure attend de son agresseur réparation, reconnaissance et de faire ce qu’il faut pensant que lui ne peut rien y faire. Elle attend qu’elle paye et lui souhaite de vivre exactement la même chose voir pire pour qu’elle comprenne à son tour ce que cela fait. Une blessure est sur la défensive et attaque pour se défendre, elle est pleine d’attentes et de reproches. Elle a besoin d’être entendue, reconnue, accepté, soulagée, légitimée et transformée. N’obtenant pas cela de l’extérieur, elle peut se cacher, se venger, se terrer, se déchaîner, se détester, se renfermer, s’endurcir, hurler, tuer, fuir, briser, casser, pleurer, déchirer, chercher un responsable, se larmoyer, se faire plaindre, geindre, se mettre en colère, etc.

Bref elle est e pleine crise existentielle. Pleine d’attentes vis à vis de l’extérieur, quand elle ne reçoit pas ce dont elle a besoin dans ses crises, elle est encore plus blessée et devient souvent plus blessante.

De mon point de vue, tout le monde porte en soi une forme de toxicité, plus ou moins prononcée, plus ou moins nocive pour soi, l’autre et la relation.
Il y a des degrés en fonction de sa propre avancée et non je ne cherche en rien à excuser la « toxicité » d’une personne ou d’une relation.
Pas conscientisée, pas accueillie ni légitimée, elle ne peut être travaillée et guérie et continuera de faire mal.

Quitter les blessures des autres est un acte d’amour pour soi et aussi pour l’autre même si à ce moment, il est incapable e le reconnaître, car il a bien trop mal.

Devenir responsable de sa propre blessure est le premier pas pour sortir de la toxicité de celle-ci.
Accepter son impuissance face aux blessures des autres est un second pas pour quitter leur toxicité.
Il va falloir faire preuve de discernement.

« Tu as le droit de souffrir, mais je ne te permets pas ou plus de me faire du mal avec, de me heurter et de t’en prendre à moi. C’est fini. Je ne suis pas d’accord. Je ne peux le tolérer et te laisser faire. Je peux comprendre que tu souffres, j’ai de la compassion pour toi, mais j’en ai aussi pour moi et il ne faut pas tout mélanger. Je peux te soutenir dans ta démarche à la condition que tu deviennes responsable d’elle et fasse ce qu’il faut. Mais si tu ne fais rien pour toi, je ne peux rien pour toi. Je me prends en charge, je travaille la mienne, je me donne les moyens d’évoluer et de ne plus d’intoxiquer avec ma blessure et si on veut avancer ensemble nous devons chacun faire notre part du travail et non plus chercher un coupable et un responsable.»

(Bien entendu, il est important de se demander si soi-même à son échelle avons réaliser ce travail sur soi, ses propres blessures et pris nos responsabilités. Toutes les attentes vis à vis de l’autre pour combler ce que nous-même n’arrivons pas à faire par nous-même sont toxiques.)

Partant de là, le « niveau de toxicité » en chacun de nous évolue et diminue progressivement en fonction de notre avancée dans le processus de guérison.
Combien ont côtoyé et subi les blessures des autres alors qu’ils n’y étaient pour rien et ont réalisé grâce à elle l’urgence de ne jamais faire comme eux pour ne jamais faire subir aux autres leurs propres blessures, attentes ?

On apprend à quitter les blessures des autres quand celles-ci nous blessent et que ceux à qui elles appartiennent n’arrivent pas à les contrôler et les prendre en charge. On apprend à tout mettre en oeuvre pour ne pas heurter les autres avec les nôtres. On apprend la relation responsable avec soi et les autres. On ne demande plus aux autres de faire le taff à notre place tout comme on se refuse à faire le leur à leur place. Fuir une relation toxique c’est mettre un terme à une version qui demande à évoluer, ne nous correspond plus et qui demande une progression dans la relation à soi et les autres.

Fuir une relation toxique c’est incarner l’intention de ne plus souffrir et y veiller.
La loi de l’attraction permet la rencontre des blessures, des systèmes de défense (et d’attaque) , des co-dépendances. Ce n’est jamais un hasard et cela doit servir à quelque chose aussi pour soi, pas uniquement pour l’autre.

L’être/ l’âme apprend à quitter la souffrance, quitte à être seul(e). Mais quand la souffrance de la solitude est plus grande et que l’on a peur de son propre vide existentiel, parfois on accepte de supporter la souffrance des autres. Je vous l’ai dit, la souffrance existentielle est telle que parfois pour l’éviter, on préfère encore supporter celle des autres.

Fuir celle des autres oui mais à condition de ne pas fuir la sienne.

Nous avons toutes et tous vécus des relations toxiques pour avancer et cessons de nous tirer la couverture en pensant que nous-même sommes (ou avons été) dénués de toute forme de toxicité. C’est impossible. Sans la relation toxique, nous ne cheminerions pas vers une relation apaisée et guérie. C’est la loi de la complémentarité.

Adeline Ferlin

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