Nos masques tant décriés sont nos systèmes de protection.

Pour survivre dans ce monde, chacun de nous a mis en place un système « D » de survie, surnommé également masque.

Il y en a des tas, des tonnes et ils ne se résument pas uniquement aux masques catalogués et répertoriés des 5 blessures existentielles je vous rassure.

Ils nous empêchent d’être nous c’est vrai et inconsciemment c’est volontaire car quand on choisit de se cacher et de porter un ou des masques c’est pour se protéger.

L’âme a un réflexe de protection et elle fait avec ce qu’elle a sous la main et son niveau de conscience du moment. Elle fait du mieux qu’elle peut avec les moyens du bord simplement parce qu’elle ne sait pas encore faire autrement. Elle ne sait pas se protéger autrement.

On ne se cache pas pour rien, on ne ment pas pour rien, on ne se tait pas pour rien, on ne travestit pas pour rien, on n’ose pas être soi pour rien…On a peur d’être vraiment soi car oser être soi c’est s’exposer aux autres et prendre des risques. On a peur du regard des autres sur soi et de leurs réactions à notre égard.

« Je ne veux plus être moi, me montrer tel que je suis, cela me fait peur car quand je suis moi voilà ce qui se passe. »

Demandez vous ce que vous ne voulez surtout pas que l’on croit de vous et regardez bien tout ce que vous avez mis en place pour éviter que cela arrive. Sauf que cela on ne le dit pas.

Souvent décriés, pointés du doigts, on s’en veut de porter, de s’être façonné des masques car ils nous dénaturent cela est vraI. Mais c’est ce que l’on veut. On fait tout pour ne pas être vu tel que nous sommes vraiment, réellement et c’est ainsi que l’on se perd de vue, que l’on se travestie, se déguise. Pour être aimé, accepté, respecté, bien vu, apprécié, reconnu, et j’en passe.

Sans le savoir nous nous rappelons et nous savons très bien qu’oser être soi dans ce monde est extrêmement difficile, blessant, heurtant…sinon nous me ferions pas tout cela et les masques n’existeraient pas.

On peut se fermer, se cloisonner, s’endurcir, se cacher, faire l’indifférent, le fort, l’indestructible, le tout puissant et faire comme si rien ne pouvait nous atteindre. On peut tout donner, tout faire pour les autres, ne rien refuser, combler tous les désirs, besoins, être toujours là quitte à s’oublier soi-même pensant alors ne pas être oublié des autres, pensant compter pour eux et avoir de la valeur. On peut chercher des protecteurs qui le feront pour nous. On peut penser que tout donner à l’autre sans limites permet d’être aimé en retour. On peut chercher la perfection et penser qu’en retour personne ne peut nous vouloir du mal. On peut et on va tenter toutes sortes de possibilités et en vain.

On peut prier la vie, des guides, faire des rituels pour se protéger. On peut s’engouffrer dans l’invisible pour se protéger du visible.

On peut faire tellement de choses mais au final la seule véritable protection est de se voir comme nous sommes, se retrouver, de s’accepter nous-même tel que nous sommes et d’oser être soi à nouveau mais autrement.

La limite de nos masques est que malgré eux ce que nous avons le plus craint et ce dont nous nous sommes le plus protégé arrive quand même. C’est la leçon de notre impuissance sur le regard des autres.

Mais comment faire alors? En cessant de douter de qui nous sommes, en acceptant l’abandon, le rejet, la trahison, l’injustice, la méchanceté, le non accueil, l’incompréhension des autres à notre égard. En acceptant leurs regards sur nous même si c’est faux.

En cessant de croire que c’est nous qui provoquons cela en eux et que nous en sommes responsables de leurs réactions. En cessant de croire nous-même tout cela de nous. En acceptant les différences de consciences. En sortant de leurs confusions et en faisant preuve de discernement à notre égard. En acceptant qui nous sommes et ne sommes pas.

Le plus difficile est d’accepter de ne pas être « aimé » pour qui et ce que nous sommes par certains. Cela explique pourquoi nous nous évertuons tant à vouloir changer le regard des autres sur nous en changeant ce que nous sommes grâce aux masques. En essayons tout ce qui est possible et les masques sont eux-seuls un passage initiatique.

Il est nécessaire d’atteindre les limites de nos systèmes de survie qui nous ont aidé jusqu’alors à tenir. Car même si décriés ils nous ont permis de survivre jusqu’alors, tant bien que mal, dans ce Monde qui nous semble si différent de nous. C’est pas très cool ni juste après coup de s’en vouloir, de les rejeter, d’en avoir honte.

C’est facile de pointer du doigts les masques mais il est de notre responsabilité de les assumer car ils nous ont été bien utiles et pratiques ne sachant pas faire autrement. Un masque est souvent instinctif dans le sens vital du terme.

Quand nos masques ne suffisent plus alors il est temps d’apprendre à les tomber tout en se protégeant autrement.

Cela ne se fait d’un coup d’un seul, loin de là. On en jette pas un système de survie, une réflexe par terre en décidant que c’est terminé. Beaucoup se mettent en danger vital et existentiel en voulant se débarrasser trop vite de leurs masques. C’est une mue. Comme toute transformation est sera progressive.

Je résume: si vous vous débarrassez et rejetez votre système de survie actuel sans avoir pris le temps de construire et mettre en place le nouveau ( vous aimer par vous-même) vous allez vous retrouver en danger vital et dans une insécurité extrême.

Ce n’est pas la solution.

Se réconcilier avec nos systèmes de protection est essentiel selon moi car c’est en eux que l’on trouve les clés pour apprendre à se protéger autrement.

Adeline Ferlin, Alchimiste.

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