De l’impuissance à la foi absolue

Je dédis ces quelques mots à ceux et celles qui se frottent, se lancent et s’expérimentent à la transformation de leur impuissance en foi absolue. Je m’adresse aux alchimistes en herbe, en devenir et à ceux qui le sont depuis bien longtemps avant moi et qui m’ont tant inspiré à suivre ma voie et oser parler de ma vision de l’alchimie, de la foi.
Je crois bien qu’à ma connaissance c’est la transformation la plus compliquée, difficile et confrontante.
Pourtant beaucoup ignorent encore le pouvoir de l’impuissance. C’est en elle que nous trouvons, puisons la foi en la vie, en chaque chose, en chaque être. En chaque épreuve, chaque injustice, chaque incompréhension, difficulté, quand rien ne se passe comme prévu, comme on aimerait, quand on aimerait et avec qui.
Transformer l’impuissance en foi absolue est selon moi le thème majeur de l’éveil à soi, à cette quête de ce fameux quelque chose de plus « grand » et de plus « élevé ». Cette transformation permet d’aller plus loin mais demande avant tout de revoir sa copie sur la spiritualité aussi.
La foi a le fabuleux pouvoir de nous permettre d’aborder plus en paix et sereinement tout ce que nous avons connu et l’inconnu.
Elle permet de vivre dans la complémentarité et de savoir que rien ne sert à rien.
C’est cela pour moi qui est positif. Savoir que tout a du sens et que tout est richesse. D’où l’importance de savoir transformer.
L’impuissance est souvent mal supportée, mal vécue comme subie. Abordée tel un échec, une frustration, une incompréhension totale, une injustice générant colère ou désarroi, une absurdité de la vie, grotesque ou perchée, elle peut aussi générer en nous un sentiment d’illégitimité, de perte de confiance en ses aptitudes, d’incapacité…ou encore de la culpabilité avec un poids trop lourd à porter quand on constate que l’on ne peut rien faire face à ce qui arrive.
Se sentant inutile, ne servant à rien, il est courant d’avoir envie de baisser les bras ou de passer en force.
Ne plus y croire, ne plus avoir envie, ne pas voir d’issue, démissionner, errer, chercher sa place dans un monde où l’injustice prône sans pouvoir changer cela est une étape recherchée par la vie pour arriver à en comprendre le sens profond.
Quand on pense que le monde régresse et court à sa perte, peut-être ne voyons-nous pas encore ce qui est en train de se jouer à une échelle parfois plus grande. Cela nous dépasse. Pourtant n’est-ce pas le dépassement que nous cherchons?
Et puis nous avions foi en quoi exactement?
Peut-être avons-nous une définition de la foi erronée et qui demande à être révisée.
Peut-être n’est-elle pas ce que nous pensions, voudrions qu’elle soit?
Peut-être sommes-nous déçus, démunis face à cette impuissance simplement parce que nous ne l’avons pas accepté.
et par définition tout ce qui n’est pas encore accepté, reconnu ne peut être transformé.
Et si nous avions conditionné et enfermé la foi dans des préceptes qui nous arrangent bien mais qui finalement ne nous conviennent pas, ne nous suffisent plus?
Et si nous avions simplement atteint une limite conceptuelle de l’impuissance offrant dès lors une opportunité en or pour renforcer sa foi et non la fragiliser, voir la rejeter?
Sans fard et sans appartenance, la foi ne se possède pas, ne s’achète pas, ne se travestie pas.
Libre, totalement émancipée, elle n’appartient à aucune religion, aucun dogme, aucune spiritualité, aucun rituel, aucun Dieu.
La vie demande de lui faire confiance. C’est la réconciliation totale et absolue avec elle.
L’amour universel et inconditionnel de la vie n’est pas affectif, il est le chemin qu’il nous propose de vivre, quelqu’il soit sans que l’âme ne l’ai préalablement choisi et planifié.
Dans ce cas-là l’amour prend des aspects et des formes sortant de nos croyances.
Revoir notre vision de ce qu’est l’amour divin ou universel me semble donc primordial pour aborder la foi absolue.
Nous aurons beau lui résister, lui tenir tête, se penser au-dessus d’elle, rien n’empêchera le plan de la vie pour chacun de nous car c’est une question de continuité logique. Ce qui est commencé doit arriver à terme, ce qui est semé doit être récolté. Un cycle se vit dans son intégralité et jamais à moitié. C’est le processus vital.
La condition de vouloir tout savoir en avance avant de le vivre pour accepter de le vivre est une une tentative de contrôle absolu qui va selon moi totalement à l’encontre de tous les principes de la foi et des enseignements spirituels.
Adeline Ferlin

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