Il ya des moments où plus rien ne nous inspire, nous fait envie, nous donne envie. Comme une mer plate ou un paysage sans reliefs.
Quand l’envie nous quitte parfois quelques instants, quelques jours ou quand cela fait longtemps que le règne du Rien s’est installé, il est compliqué de vivre ainsi. C’est une sensation très désagréable.
La non envie perturbe plus qu’on ne le croit. On tourne en rond, on s’interroge et on ne sait pas comment accepter cette période.
Déboussolante, ces phases sont la manifestation de petites morts internes nécessitant des mises à jour internes et le temps que cela se fasse, l’impression qu’il ne se passe rien à l’extérieur déstabilise.
On essaye de se motiver, de trouver, de braver ce rien mais non rien n’y fait. On a beau chercher et se faire violence mais rien ne vient.
On peut avoir l’impression de déprimer, d’être « négatif », blasé et lassé par tout. On peut s’inquiéter et facilement penser que cela n’est pas normal. On soupire face à ce constat qu’aucune envie, quelqu’elle soit, ne vienne à nous et émerge de nous (même une mini envie) et s’exprime enfin. La manque d’envie se fait ressentir et vivre sans envie c’est compliqué.
C’est plat, sans goût ni saveur. Fade. On se sent ni triste ni joyeux, ni rien du tout d’ailleurs. On peut avoir la sensation de ne plus rien ressentir comme une forme d’indifférence à tout.
Comme être là et pas là en même temps.
Cette neutralité est bon signe dans le processus de transformation. Quitter une version, tout ce qui nous relie à elle pour aller vers la nouvelle est une mutation en cours et demande une mise à jour, l’actualisation de nos logiciels internes. Cela ne signifie pas non plus que, quand l’envie commence à revenir ( elles peuvent être différentes d’avant) , tout est réglé et qu’il n’y a plus rien à faire car rien n’est automatisé. Je fais le parallèle pour expliquer le processus interne mais nous ne sommes pas des machines, des robots.
Le chargement d’une mise à jour se fait. C’est une perte de repères où on ne sait plus de quoi on a envie. C’est une passage où on laisse derrière soi son ancienne peau qui progressivement se détache le temps que la nouvelle peau se forme et dans cette migration d’une version à une autre, il y a comme une forme de reset expliquant la perte de repères et donc d’envies même parfois paraissant quelconques.
Vous savez ce petit cercle qui tourne et tourne sur lui-même ou la barre de chargement qui parfois agace car ça met du temps et que l’on ne peut plus rien faire en attendant? Ben c’est exactement pareil.
Ça mouline grave à l’intérieur pour pouvoir ensuite incarner à l’extérieur ce qui demande à pousser, mûrir.
On croit qu’il ne se passe rien mais détrompez-vous, c’est le contraire. Rien ne se voit en surface mais les fondations, cachées sous terre opère un renouveau. La petit graine semée représentant la nouvelle semence et donc la future nouvelle version de soi-même s’intègre réellement. Elle commence à faire sa place et implique donc des mises à jour nécessaires pour laisser derrière soi ce que l’on ne veut plus et laisser place à ce que l’on veut, souhaite.
Vigilance! Les mises à jours à faire sont toujours proportionnelles aux évolutions concernées, ce qui signifie que certaines sont plus longues que d’autres. Il y a des versions de nous plus profondes comme des plus light… ce qui explique pourquoi certaines sont plus rapides que d’autres.
Tout dépend des changements qui s’opèrent en cours. Ne plus avoir envie de certaines choses fait parti aussi de nos choix de changement. Cela ne veut pas dire que toutes les envies disparaissant et qu’il n’y a plus rien. Certaines envies du passé partent, certaines restent et d’autres arrivent, poussent. Il faut laisser le temps à notre être de faire cette mise à jour pour ensuite les suivre et y rester fidèle le temps de la future mise à jour. Cela prouve donc que le changement opère, fonctionne et que ça avance. Patience!
Adeline Ferlin