Toi, âme sensible

Toi, âme sensible

entends que tu n’as pas de problème, que tu es loin d’être faible et que tu dois cesser de chercher ce qui ne va pas en toi mais bien le contraire. Tu ne regardes pas au bon endroit. Tu vois les choses à l’envers et cela n’a aucun sens.

Tu ne te trompes pas. Le monde dans lequel tu vis est l’exact opposé de ce que tu es. Tu as beau chercher ton reflet dans ce monde et chez l’autre, tu ne le trouves pas. Alors tu ne comprends pas. Ne te reconnaissant pas et les autres ne se reconnaissant pas non plus en toi ( ça marche aussi dans l’autre sens) tu crois que tu as un problème, que tu es un problème et que tu déranges, que tu n’as pas ta place.

Tu déranges c’est vrai…par ta différence. Et les autres te dérangent aussi par leurs différences et/ou indifférence.

Pourquoi? 
Parce que tu incarnes une vielle âme qui rentre d’un très long voyage et tu incarnes tout d’elle. Tu incarnes son état d’âme et son niveau de conscience.

Elle a traversé les époques, les contrées, les cultures et toutes les facettes de l’humanité de la plus sombre à la plus lumineuse. L’école de la vie a commencé il y a bien longtemps pour elle et elle est épuisée. Elle souffre de tout ce qu’elle a vu. La dualité lui fait souvent horreur. Elle ne la supporte plus. 
Elle a envie d’abandonner, elle ne croit plus que l’amour est plus fort que tout. Elle peut être déçue, en colère, désabusée, triste, désespérée, paniquée, angoissée, paralysée, figée rien qu’à l’idée de revenir.

Elle a envie d’être en « paix » et qu’on lui fiche la « paix ». Elle veut se reposer.
Elle ne veut plus aller à l’école de la vie ( refus d’incarnation).
Son cœur est lourd.
Elle est riche d’enseignements, mais elle est aussi blessée, meurtrie, affaiblie..elle a perdu confiance et foi en l’amour.
Elle croit que la dualité est plus fort que l’unité. Comment croire l’inverse avec tout ce qu’elle a vécu?

Toi âme, tu as appris tellement de choses, tu es si éveillée, consciente, tu sais tellement de choses et de tout cet enseignement et tu as enduré tellement d’épreuves pour y arriver. Tu ne veux plus souffrir. Tu crois que tu as terminé, tu as envie que cela cesse et on t’annonce que tu n’as pas fini, que tu dois persévérer et encore faire un effort. Le dernier mais le plus difficile… une montagne à gravir.Tu dois encore te réincarner, retourner à l’école pour passer ta « maîtrise ». 
Tu vis des blessures pour connaitre la souffrance générée par celles ci et ainsi ne pas les reproduire sur les autres parce que justement tu sais ce que ça fait. Tu l’as vécu.
Tu dois dépasser tout cela et ne plus douter de l’amour et tu dois aller au bout de ton initiation pour devenir ton propre maître et ainsi guider ceux et celles qui comme toi un jour auront envie d’abandonner.
C’est cela la transmission, le soutien. Depuis la nuit des temps.

Toi hypersensible, tu n’a plus le goût de l’effort, plus la patience, plus envie de perdre du « temps », tu veux aller vite, d’ailleurs tu supporte mal la lenteur. Tu t’agaces, tu pestes, tu râles, tu es exigeant. Tu acceptes mal l’échec, tu te sens responsable des autres et pour éviter cela tu peux les fuir comme les contrôler pour ne pas que cela arrive…parfois tu ne fais rien comme ça il ne t’arrive rien.

Tu te sens fort et vulnérable, tu te sens un paradoxe à toi tout seul, tu es touché par les autres, tu es sensible à leurs regards, leurs croyances, à ce qu’ils vont penser de toi..et quand tu dis que tu t’en « fou », tu mens.
Quand tu vois de la dualité en toi, quand tu te vois, tu te sens agir comme les autres tu t’en veux, tu te « maltraites » car tu n’as pas le droit de mal agir. Tu es dur avec toi-même.

Tu aimerais t’en « foutre » mais tu n’y arrives pas. Tu aimerais être simplement aimé…inconditionnellement. Au delà des mots tu aimerais le vivre, le ressentir, le recevoir. Privé de lui tu te sens seul, tu penses ne pas le mériter, ne pas être à la hauteur, ne pas être assez bien, parfait …tu t’imagines tellement de choses…
Parfois tu penses que tu es au-dessus des autres, que tu sais mieux, qu’ils ont rien compris et que ce sont des « c… » ( excusez-moi le terme)
Tu as du mal à accepter l’ignorance, la bêtise humaine. Elle te dépasse et tu trépasses.
Tu as beau essayer tu ne comprends toujours pas. Tu confonds l’acceptation avec le fait de cautionner. Tu es plein de confusions. Tu ne sais plus discerner la réalité de l’illusion. Tu n’y vois plus clair.
Parfois tu y vois si clair, cela te semble si simple que cela te semble impossible. Trop évident. Tu cherches à l’extérieur ce que tu ne trouves pas à l’intérieur.

Et puis il y a ce que tu montres et ce que tu ressens au plus profond de toi. Il y a ce que tu crois savoir et ce que tu sais vraiment, ce que tu aimerais être et ce qui es. La réalité est difficile pour toi. Le mensonge est ta facilité car tu réalises que la vérité est ce qu’il y a de plus difficile à assumer, à incarner dans ce monde.

Tu ne comprends pas cette réalité. Tu te sens responsable des autres, du monde et tu veux essayer d’aider les autres. Tu penses bien faire et tu constates que ça ne marche pas.

Tu es un être blessé, profondément blessé, tu n’imagines pas à quel point. Cela te dépasse en tant qu’humain et c’est normal.

Tu cherches une reconnaissance, un droit d’exister, un droit à la souffrance, à la douleur que même toi parfois tu ne t’autorises pas. 
Tu cherches une légitimité à ta douleur intérieure qui parfois à l’échelle humaine ne s’explique pas. 
Tu existes et ta souffrance n’est pas reconnue. Tu incarnes la force tu n’as pas le droit de souffrir, de te plaindre…parfois tu préférerais ne pas savoir, ne pas être conscient de tout ceci. Ce serait plus facile penses tu.

Tu portes la blessure du cœur. Tu as traversé tellement d’épreuves, d’époques, tu es passé par tous les états possible et imaginables…tu as traversé le temps, tu as vu l’humanité souffrir, guérir et grandir…tu es un témoin de l’histoire du monde.
Tu as vu le chaos, la guerre, la misère, la torture, l’oppression, la frayeur, la terreur, la honte, la peur, les larmes…les sourires, le rire, la fête, les miracles, le regard, l’espoir, la joie, le renouveau, la solidarité, la fraternité, l’abondance, les mains, l’union, le chant, la danse, le cri du guerrier, des armées se lever, la résistance, le courage, l’inspiration, la révolution, la parole, la promesse, la fidélité, la douceur, la caresse, la tendresse, le respect, le soutien, l’amour…quand la musique s’arrêtait tu as vu des gens qui continuaient de danser, qui se relevaient pour ne jamais abandonner. Ils t’ont’ inspiré… alors à ton tour d’inspirer pour ceux et celles qui en ont besoin. N’oublis pas.

Tu t’es confronté tellement de fois à la dualité que tu ne supportes plus la violence, l’injustice, le rejet, le jugement, l’humiliation, la trahison…l’abandon.
Tu fais de ton mieux pour te protéger avec ce que tu as pour survivre dans ce monde. Tu t’accroches à ce que tu peux…tu peux avoir le contrôle, te persuader que tu gères, fuir, être submergé par tes émotions, abandonner et attendre, te battre, sauver l’apparence…faire comme si de rien n’était, fermer ton cœur, l’ouvrir même si on te fait du mal…

Tu n’est ni trop sensible, ni trop empathe, ni trop gentil, ni pas assez ceci ou cela…tu es sensible et tu subis ta sensibilité. Pourtant c’est ce qu’il y a de plus beau…Tu es sensible à la beauté, à la subtilité, la fragilité, la grâce. Tu en connais la valeur. Tu as envie que les autres soient heureux, de les protéger, de les choyer, de leur donner…mais sais-tu ce qu’est le véritable don?
Tu ne maîtrises pas toute cette lumière, cette vérité, ce don du coeur. Tu ne comprends pas à quoi cela peut servir, comment faire et tu ne trouves pas le sens. C’est difficile. Pffffff te dis tu.
Mais comme tu es curieux et que tu veux te sentir en paix et que tu es épuisé la question à te poser est la suivant: te donneras tu les moyens de chercher pour trouver?
Tout est fait pour te donner l’envie.

Tu as tout exploré de la dualité et impuissant face à elle tu as abandonné. Tu veux être en paix. Alors explores. Tu es venu la cherches dans l’unité…

Tout droits réservés©Adeline Ferlin- 2019

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