Se choisir et suivre ses envies ne veut pas dire être égoïste

De la confusion au discernement

Ce qui me fatigue le plus dans ce monde pour moi c’est la confusion. J’ai toujours trouvé cela épuisant.

Quand je suis revenue ici bas, dès mon plus jeune âge, aussi loin que je me souvienne, je voulais faire ce que je voulais, quand je le voulais et comme je le voulais. C’est vrai. Je voulais vivre ma vie comme bon me semble, ne pas m’encombrer ni m’embarrasser de choses qui ne m’intéressaient pas. Combien de fois j’ai entendu « tu n’es pas curieuse//Tu ne t’intéresses pas//tu ne penses qu’à toi//tu as peur de t’engager//… ». Bref toute sorte d’interprétations pour moi fausses car sans le savoir je me connaissais déjà bien. Et intérieurement j’avais mes répliques qui disaient: « si je suis curieuse mais pas aux mêmes choses que toi//je ne pense pas qu’à moi c’est faux// mais ça n’a rien à voir//je n’ai pas epur de m’engager je ne veux pas m’engager avec toi ce n’est pas pareil »…

Combien de fois je me suis dis et j’ai dit: mais cela n’a rien à voir…

Combien de fois je voyais la confusion et essayais de établir ma vérité. Combien de fois cela a mis le trouble en moi, m’ a fait douter, m’a divisé en 2.

Et pourtant à chaque fois, même dans les moments les plus pénible, cela m’a renforcé. Je sais que je suis venu dans cette vie pour cela. « Voyons si même seule contre tous tu ne t’abandonnes pas? « . Voilà mon plan divin.

J’y arrive. Non sans difficultés, mais j’y arrive.

Il est vrai que depuis petite je ne faisais des efforts que pour ce qui m’intéressait. Le reste bof, je n’y voyais aucun interêt, aucune valeur ajoutée pour moi. Cette sensation là a induit beaucoup d’ennui en moi et il est normal que l’on est pu penser de moi que j’étais arrogante.

À l’époque je ne comprenais pas l’autorité, le fait de m’imposer les choses et de ne pas me prévenir ou de me demander mon avis, encore une fois quand cela me concernait. Je me supportais pas que l’on me mette sur le fait accompli et que l’on ne respecte pas mon libre-arbitre. Bien-entendu, tout ce qui m’était interdit attisait ma curiosité, j’avais besoin d’aller voir l’interdit et d’avoir mon propre avis sur la question. Je me sentais libre et honnête dans tout ce que je faisais. Je ne me cachais pas. Je vivais mon truc. En étant ainsi je pouvais aussi bien me faire gronder, punir, fâcher qu’applaudir et encourager. J’allais voir pour savoir. et je continue d’être ainsi. C’est ma philosophe, vis et tu sauras. Je sais intuitivement que c’est la seule issue et que c’est cela vivre.

On a souvent cru de moi que je n’avais pas peur. Bien sur que j’ai des peurs, elles sont juste différentes et donc incomprises.

Comme dire la vérité, je trouvais ça compliqué et complètement tordu de demander la vérité si en face elle ne voulait pas être entendue ou qu’il ne faille en aucun cas réagir. J’avais la sensation qu’il ne fallait pas vivre ni vibrer.

Je me trouvais simple et on me disait que j’étais compliquée.
Je trouvais moi-même les autres compliqués alors qu’ils étaient également dans leur simplicité.
En réalité je m’écoutais déjà et je ne le savais pas. Eux mon plus.

Les adultes disent qu’ils veulent le bonheur et l’épanouissement de leurs enfants mais ils oublient de mentionner « à leurs conditions » et selon l »eur point de vue ».
Enfant, j’avais besoin des grands pour manger, dormir, me vêtir, me loger et aller à l’école.
Alors j’ai patienté en silence le temps de devenir majeur et m’émanciper. J’ai trouvé ça long.

J’ai lutté pour arriver à ne pas me perdre dans leurs propres croyances et leurs vies qui n’étaient pas la mienne. J’ai toujours lutté pour ne pas me perdre de vue, tenir bon et ne pas m’abandonner, rester fidèle et loyal à moi-même.

Aimer être seule m’a beaucoup aidé pour tenir. Comme je m’ennuyais souvent avec les autres avec l’impression de perdre du temps, me sentir ralentie, et freinée dans mon élan, je passais du temps avec moi-même. Je me suis tenue compagnie. Je me détestais de penser ainsi des autres. Je me trouvais méchante et me demandais pour qui je me prenais et pourquoi j’étais ainsi. J’étais encore dans la confusion.


Pourtant je souffrais aussi de solitude. J’aspirais à connaître des gens qui voyaient le même monde que moi. Cela m’aurait rassurée enfant. C’est bien plus tard que j’ai compris l’interêt de cette solitude pour apprendre à m’accepter et me rassurer toute seule dans ma singularité. La vie a voulu que je cesse de douter. Le doute a été mon plus grand enseignement dans cette vie jusqu’à maintenant.

L’avantage c’est que seule j’allais à mon rythme et pas à celui des autres. M’aligner aux autres m’était étonnamment compliqué. Je n’y arrivais pas même si j’ai tenté, essayé. Je me sentais divisé: attendre ou foncer? À leurs yeux j’étais évidemment égoïste ou toute sorte d’autres choses pas agréable à entendre mais rien n’y faisait, rien ne pouvait m’arrêter. Même si je ralentissais, je trépignais et je m’en prenais à eux en leur reprochant finalement de pas me suivre. Je pouvais m’agacer et j’ai fais beaucoup d’erreurs dans ma communication envers ceux et celles qui ont été concernés. C’était toujours plus fort que moi, je devais faire ma vie comme bon me semble. Être libre et aller à mon rythme.

Personne ne se souciait vraiment de moi ni de mes pensées profondes. Pendant très longtemps personne ne m’a demandé si j’étais heureuse d’ailleurs. Ben non j’étais qu’une enfant, qu’une ado, qu’une jeune adulte. Et puis on ne s’inquiétait pas vraiment pour moi non plus. J’ai mis du temps à comprendre le lien pour finalement conclure qu’il n’y en a pas et qu’une fois de plus c’est une confusion.

Depuis tout petite sans le savoir j’exprimais mon état d’âme qui est l’envie d’une vie pour moi.

Se choisir et faire sa vie n’a rien à voir avec l’égoïsme. Je peux vivre ma vie et être altruiste, penser aux autres, les considérer, les aimer, les choyer, les soutenir et j’ai une foi inébranlable en eux comme en la vie et en moi.

Ma vie est consacrée à cela et à aider comme par hasard toutes les personnes confrontées à cette même difficulté que d’être un électron libre et assumer tout ce que cela implique.

Adeline Ferlin

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