Mon acte de foi

Je suis l’être à aimer. 

Le manque de moi ne peut être comblé que pas moi-même.

Le manque de l’autre que par sa présence également. 

Personne ne peut le remplacer, pas même nous-même.

Tout comme personne ne peut me remplacer.

Je connais ma promesse et ma propre alliance qui m’unie à moi même.

Je me suis vu et reconnu. Je me suis retrouvé et je me souviens m’être regardé dans les yeux et un sourire s’est dessiné sur mes lèvres.

Je me suis tendu la main, je l’ai prise et serré fort et j’ai su que je resterais à mes côtés, toujours.

Je ne la lâcherais plus quoiqu’il advienne.

Je me suis tant manqué. Je me suis tant oublié, abandonné, perdu de vue, sacrifié pour tant de raisons et surtout par amour, par dévotion, par folie, par mégarde, par envie, par passion…par peur, par ignorance, par loyauté, fidélité à l’autre ou encore par dépendance de l’autre…tant de confusions.

Je suis ma propre évidence avant tout chose.

J’ai compris la nécessité existentielle et essentielle que de m’aimer tout autant que je peux aimer ceux et celles qui font battre mon cœur et m’inspire cet amour là.

Je pense chaque jour à moi comme aux êtres aimés même si certains ne sont plus à mes côtés à ce jour. 

Le fluide de mon cœur est un diffuseur inépuisable qui ne cesse d’émettre ce parfum qui m’accompagne à traverser ma vie, mes vies depuis si longtemps. Je suis toujours là, avec moi. Je ne m’oublie pas, plus. Je me considère et ne compte pas pour du beurre, pour rien même si certains ne me voient pas. 

Cette temps là est révolu. 

J’ai été mis à l’épreuve pour y arriver et y parvenir. J’ai choisi ce chemin en conscience sans savoir par avance ce que j’allais y découvrir et c’est tout l’interêt. Car c’est moi que j’ai retrouvé, morceaux par morceaux je me suis rassemblé. Les parts de moi que je rejetais, que je détestais, que j’ignorais ne demandaient que ça. 

Il a fallu du temps, de la pratique, de la persévérance et il a fallu tenir bon la distance. Je crois bien que c’est cela qui a été le plus dur.  

Certaines personnes y ont contribué plus que d’autres. Chacune à son échelle, à sa mesure. 

Celles que j’ai le plus aimé, qui ont le plus compté et pour qui j’étais prête à tout, jusqu’à être tentée de m’abandonner ont été mes plus grands maîtres. 

Car parfois se choisir implique aussi de quitter l’être aimé. 

Personne ne dit que c’est difficile que d’apprendre à se donner cet amour inconditionnel, à ne plus s’abandonner, ni se trahir, ni se rejeter etc..

J’ai appris, j’ai répété, j’ai exercé, j’ai rien lâché et ça marche.

Le plus c’est que cet amour de soi n’est pas du tout prétentieux ni orgueilleux, il est juste. 

Pour soi et pour les autres aussi.

J’aime tout ce que je suis et accepte tout ce que je ne suis pas également. 

Je ne rejette ni ne condamne plus rien de moi. Ce n’est pas une question de sentiment amoureux à mon égard. C’est du respect. 

L’amour n’est pas sentimental ici, il relève d’une amour supérieur à cela qui est le droit à l’existence de tout ce que je suis sans la notion j’aime, j’aime pas. Au-delà de cet aspect c’est moi. 

Depuis le jour où j’ai croisé mon propre regard et que j’ai cessé de chercher à l’extérieur ce regard sur moi mon choix était fait. 

C’est un engagement très fort qui est mis à l’épreuve et pour lequel je ne devais plus douter. 

Ma propre absence ne se remplace pas et rien ni personne ne pouvait le faire à ma place.

Je me manquais et quand celui-ci est devenu vital j’ai compris que mon absence, mon silence, mon propre abandon furent le moyen de me faire réagir et avec humilité j’ai accepté que c’est aussi paradoxalement ce qui m’a le plus aidé, motivé pour me montrer le chemin et me conduire à moi, au véritable moi authentique sans masques, sans filtres, sans rien qui viennent dénaturer qui je suis et qui j’ai toujours été.

Ces quelques mots qui émergent de terre comme des fleurs s’ouvrant à la lumière et à la chaleur du soleil sont mon acte de foi. Car au-delà de l’intention il y a le passage à l’acte.

Ils sont pour moi. Ils sont pour toi. Ils sont pour vous.

Se sentir en sécurité et en confiance avec moi-même ne se décrit pas. La paix profonde est une paix ancrée et non projetée.

Je n’ai plus peur de me perdre, de ne pas être aimé ou encore de ne pas être à ma place.  

Je crois en la synchronicité, en la rencontre du temps et de l’espace.

Je réalise que je voulais LA rencontre. Je l’ai eue et je ne savais pas qu’elle était avec MOI.

C’est le plus beau des rdv. 

Je sais que je peux être quitté, abandonné, rejeté, humilié, trahi, repoussé, méprisé, violenté, agressé par l’extérieur. Je sais aussi que je ne me quitterais jamais, et ne me porterais aucun de ces coups sur moi-même.

Je sais que je peux veiller sur moi-même et ne plus jamais laissé quiconque ne me porter ces coups. 

Je m’en fais la promesse. Je suis mon seul réel protecteur, mon unique gardien qui veille.

Je peux compter sur moi-même, je serais toujours là pour moi. Toujours et infiniment.

Adeline Ferlin

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