Guérison spirituelle & colère

Beaucoup croient que c’est mal d’être en colère et ne se l’autorisent pas ou peu.

Lors de l’éveil spirituel il vient un temps où certains ressentent une profonde colère en eux qui remonte pour émerger et sortir. Bloquée, refusée, refoulée, stoppée, empêchée, censurée…force est de constater qu’il est très difficile de s’autoriser l’état de colère.
1er réflexe: « Je déteste la colère et les gens en colère, je ne veux pas être comme cela, ce n’est pas moi. »
Pourtant cet état intérieur n’est pas la manifestation de la colère comme on pourrait le croire mais l’expression d’une saturation, d’un épuisement partiel voir total pour certains.
Souvent associée à la « violence », elle est généralement au regard des autres vue comme un acte de malveillance. Quand nous sommes en colère nous ne sommes ni gentil, ni doux ni amour.
Pourtant il y a plusieurs formes de colère et l’amour ne se limite pas comme beaucoup le pensent à la douceur et à la gentillesse.
Pour beaucoup l’énergie de colère exprime simplement la saturation et il est grand temps de se réconcilier avec car elle va nous aider plus qu’on ne le croit dans notre guérison.

Posez vous et demandez vous:

1- Ce que signifie la colère selon vous. Exemple: « pour moi la colère c’est crier, hurler, être violent, taper… »  ou « Pour moi la colère c’est s’en prendre aux autres et leur faire du mal » ou « c’est être méchant » ou …
2- Manifestez vous votre colère de la manière dont vous l’avez décrite ci-dessus? Si non, comment exprimez vous votre colère dans la matière? à quel moment et dans quel contexte la sentez vous se manifester? Observez-vous. Comment la manifestez-vous? Actes, mots, énergies, comportements? C’est une bonne façon de travailler son humilité.
3- Qu’est-ce qui déclenche votre colère?
Vous allez vite constater que l’élément déclencheur est souvent la répétition.
Vous ne supportez plus, ne tolérez plus quelque chose. Le simple fait de ne plus le supporter vient de la répétition de ce même quelque chose.
Exemple: « Je me met en colère après mon enfant tous les jours et je m’en veux beaucoup. Je ne suis pas une bonne maman. Je ne devrais pas m’énerver ainsi et pourtant je n’y arrive pas. » Ce qui met cette maman en colère est le fait de ne pas se faire entendre et de répéter sans cesse la même chose. Elle sature et demande à être « entendue », reconnue et accueillie et pourtant cela n’est pas le cas. Elle ne comprend pas pourquoi son enfant ne l’écoute pas et ne la considère pas. Pourtant c’est simple selon elle. Se voyant réagir elle va alors culpabiliser jugeant son acte de « mal ». Elle s’en veut. Cela ne changera absolument pas sa difficulté, au contraire. Elle trouve ses réactions démesurées, inadaptées, incompréhensibles. Ce n’est pas « normal » selon elle.
Difficile d’intégrer cette approche à l’échelle de notre vie actuelle.  C’est en s’élevant à l’échelle de notre âme  et à l’ensemble de nos vies qu’il devient  possible de comprendre pourquoi cette saturation en nous.
J’insiste beaucoup sur ce sujet car c’est en intégrant la globalité de son cycle spirituel et donc l’ensemble de toutes ses incarnations qu’il est possible progressivement d’accueillir cet état intérieur parmi tous nos autres états qui se manifestent tout autant.

L’éveil spirituel c’est vivre cette étape. Nous sommes un TOUT. Dans ce tout il y a un mélange de saveurs plus ou moins agréables.

Les plus désagréables sont rejetées, exclues et associées au mental, à l’ego. Jamais à l’âme. Vision éronée de l’âme selon moi.
La colère en chacun de nous existe et a du sens. Il est intéressant de l’écouter car elle nous guide.
L’âme sature, ne supporte plus et ne tolère plus l’ignorance, la bêtise, la confusion, le jugement et surtout l’injustice. Elle ne supporte plus leurs impacts sur elle et que cela puisse encore l’atteindre. Elle est comme allergique à la dualité.
Elle arrive à un point de rupture  sans équivoque. Elle n’a plus envie et cela lui demande énormément d’efforts pour arriver à supporter cette réalité qui la dépasse totalement.
Elle est à fleur de peau et la dualité l’irrite, l’agresse, la fatigue, l’épuise, l’emmerde, la gonfle, l’agace, la stresse, l’angoisse, l’énerve, la met en colère, etc…Elle veut que tout cela cesse.
Elle a envie de crier STOP.
Elle est épuisée, fatiguée, elle ne veut plus faire d’efforts, elle est en rupture avec ce monde, a perdu la foi en la vie ou les hommes ou les deux, elle veut être en paix et qu’on lui fiche la paix.
Les personnes vivant la colère ont beaucoup de mal à l’accueillir et à l’exprimer car ils ont la sensation qu’ils vont exploser et faire beaucoup de mal autours d’eux.
Ils ont peur des dégâts et de ce que l’on dira d’eux. Ils ne veulent pas être injustes et s’en prendre aux autres. Cela va contre leurs principes et leur système de valeur.
Ils se sentent pourtant envahis par elle et la contienne tant qu’ils le peuvent. Ils sont malgré eux en lutte contre elle et donc contre eux. Au fil du temps ils s’épuisent…un jour le barrage rompt. Tout sera fait pour que ce jour arrive.
Arrivés à épuisement, leur corps ne peut plus leur servir de bouclier, ils ne peuvent plus la retenir, il est temps de la libérer.

Cette colère est recherchée par la création elle-même car au delà des apparences elle manifeste la fin de la dualité et le début de l’unité. La guérison spirituelle étant le passage de la dualité à l’unité cela prend sens et s’explique donc.

Rompre avec la dualité n’est pas aisé à faire et la création va nous offrir l’opportunité d’y arriver en nous poussant à bout, en nous faisant toucher les limites qui vont nous faire réagir. La saturation est à considérer. Le STOP avec la dualité est recherché. Le cycle de la dualité se termine, meurt pour laisser place au cycle de l’unité.
Quand le voile se lève et que la création nous donne nos réponses à nos questions existentielles « du pourquoi au comment » en nous révélant notre plan divin ( ce que nous sommes venus faire dans cette incarnation), l’âme prend pleinement conscience de sa connaissance de la vie, de l’amour. Elle connaît les valeurs du droit à l’existence mais elle doute profondément. Elle réalise qu’elle a abandonné et démissionné de l’amour quand elle a réalisé son impuissance face à l’injustice. Se sentant inutile et  ne pouvant vaincre le mal, ayant perdu foi et espoir, l’âme ressent une déchirure dans son coeur qui la plonge dans un profond chagrin et pas que…c’est aussi là que toutes les traces de tristesse, d’amertume, d’incompréhension et de colère remontent à la surface et demandent à être exprimées. C’est normal et cela se comprend.
De la colère au désarroi, de la déception à l’injustice, de l’agacement à l’intolérance de l’ignorance, du dégoût à la tristesse.  Toutes ces saveurs désagréables demandent, autant que toutes nos saveurs agréables, à être accueillies et non rejetées comme certains le pensent.
Toutes ces traces de dualité en nous demandent à être purgées, nettoyées, lavées, lâchées en acceptant que ce sont aussi grâces à elles que nous sommes devenus amour et lumière. Nous travaillons la complémentarité et non l’opposition.
C’est bien l’âme qui réagit et non comme certains peuvent le laisser croire le mental ou l’ego.
Elle est très marquée par la dualité et a besoin d’expier toutes les traces de dualité en elle, que ce soit les siennes et celles des autres.
Avant son éveil spirituel, l’âme ne comprend pas les autres et ne tolère pas l’ignorance. Cela la dépasse.
C’est très difficile pour elle d’arriver à la supporter.
Exemples de ce qui nous rend en colère quand je parle d’ignorance à notre niveau:
1- chez les autres
– la mauvaise foi
– ne pas être écouté, entendu
– la critique
– le mensonge
– l’irresponsabilité
– la méchanceté
– la violence
– la cruauté
– l’injustice
– l’impolitesse
– s’en prendre aux plus faibles
– le jugement
– l’irrespect
– être mis sur le fait accompli
– la brutalité
– l’égoïsme
– etc…..
2- Chez vous-même:
– être ce que l’on ne supporte pas chez les autres
– se tromper
– ne pas savoir faire ceci ou cela
– s’énerver, s’agacer…
– ne rien supporter
– ne pas être agréable
– ne pas être parfait
– être incohérent, injuste, dans la confusion
– ne pas être comme ceci ou cela
– etc…
Nous avons le droit d’être en colère et d’exprimer notre saturation. C’est une colère qui est naturelle et qui doit être respectée, honorée et non rejetée comme beaucoup nous le font croire.
Comment aborder l’unité et l’amour dès lors que nos actes, paroles, ressentis, émotions, pensées, réactions, gestes…sont aussitôt cataloguées dans le bien ou le mal? Cela explique pourquoi il est difficile d’assumer cette colère car elle est culpabilisante.
Toute forme de culpabilité est le résultat de la dualité sur nous.
Je vous souhaite de vous réconcilier avec votre colère et d’essayer de la vivre et de l’accueillir en pleine conscience/ ou de vous faire aider pour.
Cela n’enlève en rien que vous êtes une belle personne, une âme lumineuse et pleine d’amour. Vous ne souhaitez de mal à personne, vous avez juste besoin d’exprimer votre saturation, vos limites, votre incompréhension, vos difficultés, votre fatigue, votre intolérance  à l’ignorance et quelque par finalement à la différence.
Tous droits réservés©Adeline Ferlin-Novembre2019

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