La solitude spirituelle

La guérison spirituelle annonce la fin du cycle d’apprentissage de l’amour existentiel/universel/inconditionnel de l’âme qui cherche alors naturellement à reprendre sa place dans le monde.

A ce stade elle est un Tout, Une. Elle a, sans le savoir encore, terminé ses études et cherche à en faire quelque chose d’utile afin de participer à son échelle à l’évolution, la mutation, l’élévation du monde. Elle a besoin de construire et de donner du sens à son existence et d’en comprendre la finalité. C’est bien beau tout cela mais à quoi cela sert-il?

Ce passage constitue pour elle un enchainement successif d’étapes qui l’amèneront à reprendre sa place, toute seule comme une grande, dans sa mission (travail), dans son foyer (famille) et son couple (amour), dans son lien social quelqu’il soit.

Elle ne doit plus attendre des autres qu’ils le fassent à sa « place ». Reprendre sa place c’est aussi cela.

C’est dans ce contexte que la solitude spirituelle prend tout son sens en nous accompagnant tout au long du processus d’amour de soi. C’est volontaire et intentionnel car la solitude est ici le seul moyen adapté, parfait, efficace et logique quand on sait que la finalité est d’arriver à ne plus avoir besoin d’eux pour avoir le droit d’exister.

La difficulté ne réside donc pas dans le manque de capacités, d’aptitudes pour y arriver mais bel et bien dans le seul fait d’y arriver seul(e) sans personne.  Nous avons toutes les capacités requises à ce stade là. Certes nous en doutons encore, nous ne les reconnaissons pas à leurs justes valeurs, nous  manquons de justesse envers nous-même…etc. Nous avons du mal à reconnaître notre connaissance et à la légitimer. Nous manquons de maîtrise. Nous avons encore besoin des autres pour y arriver.

Nous sommes dépendants existentiels au début de la guérison spirituelle. Nous ne le sommes plus à la fin.

La solitude spirituelle est un « moyen »parmi d’autres (comme le temps par exemple) qui est sacré dans le sens où il est de l’amour inconditionnel pour nous aider à honorer notre plan divin, à grandir, à nous élever un peu plus. Ce moyen est juste cohérent quand on comprend ce qui se joue pour nous.

La création nous apporte toujours ce dont nous avons exactement besoin pour nous permettre d’accomplir notre destin, notre plan divin. Nous ne recevons pas les mêmes moyens en fonction de ce que nous sommes venus vivre. C’est propre à chacun d’où le fait d’éviter de comparer les chemins car ils sont tous uniques.

Nous devons donc arriver à faire seul ce que nous attendons encore des autres. Ne le recevant pas nous en souffrons. Plus nous demandons moins nous recevons. Le droit à l’existence étant vital, il viendra un temps où l’âme choisira de se débrouiller seule. C’est déchirant pour elle mais quand elle est prête elle le fait. Elle va alors entamer un chemin de solitude pour se retrouver et se se reconnaître à sa juste valeur, à se connaître dans sa normalité et sa différence. Elle va apprendre à s’accepter en entier, être juste avec elle-même, se respecter et s’aimer en se donnant le droit d’exister, d’être.

Une précision importante, la vieille âme que nous sommes ne supporte plus la solitude non pas parce qu’elle ne la connaît pas mais parce que justement elle la connaît trop bien.

Elle n’en peut plus de se sentir seule et toujours à ce stade, elle veut retrouver sa maison, son foyer, son couple. Fatiguée, usée, elle ne souhaite plus cette solitude. Quand elle comprend dans la phase d’éveil que la seule solution maintenant pour elle pour ne plus ressentir cela est l’amour de soi par soi, même si c’est très difficile à accepter et à faire, elle le fera. Elle n’a plus le choix. elle a tout tenté avant, tout essayé et elle sait bien au fond d’elle que c’est la seule issue à son « mal-être ».

L’amour en elle sera plus fort que tout.

Elle va se dépasser et se voir faire des choses qu’elle était loin d’imaginer. La vie va lui offrir ici l’opportunité de la déconditionner de sa croyance: « peur de ne pas y arriver seul ».

La vie sait que nous sommes capables d’y arriver. Nous seuls en doutons. Pas elle. Elle a foi en nous et va nous le prouver. La seule solution est de nous mettre dans les « meilleurs conditions » qui sont souvent pour nous les plus redoutées et « détestables ». C’est ainsi qu’elle va réussir à nous démontrer l’inverse de ce que nous pensions, à nous faire dépasser nos limites, nos propres croyances. Ce que nous pensions impossible, irréalisable, impensable, inaccessible, inimaginable devient un jour réalité.

Quand nous doutons d’arriver à traverser la tempête tout seul, la vie va nous offrir la tempête et la solitude. Nous allons la traverser et c’est en le faisant seul que nous levons toute fausse croyance sur nous-même. Sans le vivre nous ne savons pas de quoi nous sommes capables. Nous n’avons dès lors plus besoin des autres pour exister, savoir qui nous sommes et pourquoi nous sommes ici.

La solitude est loin d’être une punition. Elle est notre alliée.

Cela n’enlève en rien la difficulté. L’âme est face à une épreuve nouvelle pour elle. C’est l’inconnu, elle apprend quelque chose qu’elle n’a jamais eut l’occasion d’apprendre avant. Non pas par manque de capacité mais simplement parce que cela n’était pas le moment. Elle a travaillé autre chose, elle s’est préparé à ce moment là.

Elle a tout pour y arriver. Elle a la connaissance de l’amour inconditionnel, non pas parce qu’elle est au dessus des autres mais parce qu’elle l’a travaillé, pratiqué tout au long des ses incarnations. Elle est le fruit de son travail qui mérite tant d’être cueilli, accueilli, reconnu est respecté par elle-même. Il est temps pour elle de faire ce travail de reconnaissance et d’arriver à l’incarner en pleine conscience.

Face à elle et non plus face aux autres, sa propre re-connaissance est la clé à son émancipation, sa pleine autonomie et sa liberté.

L’art d’être soi est notre seule créativité.

Adeline Ferlin
Tous droits réservés©Adeline Ferlin- Février 2020

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