Un des pièges de la spiritualité peut être l’excès de la flatterie. Se sentir important, exceptionnel, merveilleux, beau, hors du commun, avec des dons « surnaturels », une mission pas comme les autres est un passage initiatique que nous expérimentons toutes et tous un jour ou l’autre, dans une vie passée, la présente ou une future.
Je parle ici volontairement de l’usage du superlatif dans ce milieu. Je remarque ce besoin chez beaucoup à vouloir tout exagérer et accentuer. Une disproportion nette pour assouvir un manque à l’échelle de cette surenchère. C’est logique en soi. Le manque est ici un besoin/attente personnelle de reconnaissance, de se sentir et être unique, rare et avoir de la valeur.
Il y a un courant de « beautitude » qui fait certes du bien et se veut certainement rassurant.
« Être une belle âme, une belle personne » devient la quête et l’objet de convoitise. La flatterie spirituelle y trouve donc sa place.
La flatterie spirituelle est un piège et donc une expérience à vivre pour en comprendre la/les limite(s). Elle alimente notre amour propre et elle crée une dépendance à l’autre ou au milieu de la spiritualité, comme si c’était un statut sociétal.
Mettre en avant sa spiritualité et se donner le titre d’être éveillé en est la preuve.
L’épreuve est ici de comprendre que nous n’avons pas/plus besoin de se définir comme un être spirituel, éveillé, conscient et « amour » et surtout plus besoin du regard des autres sur nous pour être et se sentir unique, rare, savoir qui nous sommes ainsi que notre valeur.
La vraie question n’est pas de chercher à savoir si les autres le savent mais si nous-mêmes nous le savons.
Nous sommes déjà uniques et pourtant nous cherchons bien souvent à le devenir.
La finalité est selon moi d’arriver à s’en émanciper progressivement sans s’en vouloir de passer par cette étape souvent nècessaire. C’est possible grâce à l’éveil et la quête identitaire en apprenant à se reconnaître à sa juste valeur dans notre unité/différence et tout cela SEUL(E).
La nouveauté et la difficulté résident à se réconcilier avec sa normalité, son ordinaire et non de chercher à être absolument extraordinaire pour briller dans le regard des autres.
Le dépendance spirituelle existe.
Nourrir l’extraordinaire est une des particularités de la spiritualité.
La flatterie exagérée et le vocabulaire spirituel aident à combler un manque profond d’amour et de reconnaissance.
La spiritualité est un milieu comme tous les autres qui elle aussi connait ses dérives, ses pièges et ses confusions. C’est un milieu où règne autant la réalité que l’illusion.
On y parle d’amour , de bienveillance et d’humilité, de justesse, de tolérance et de lumière. Y sont évoqués tous les systèmes de valeurs qui résonnent forcement en beaucoup de nous.
Ces sujets si existentiels sont des sujets sensibles et importants.
Le discernement est la clé. Mais pas de discernement sans confusion. La complémentarité œuvre.
Le plus simple est le plus difficile à atteindre.
🔍 ▶️ À la rentrée je propose un stage sur se sentir extraordinaire dans son ordinaire et les clés pour arriver à se reconnaître autrement à Toulouse. Je vous communique bientôt les dates.
Adeline Ferlin
