Je suis si fatigué(e)

Je suis si fatigué(e), usé(e), épuisé(e)…je n’ai plus envie de faire d’efforts, de comprendre, de m’adapter aux autres, à ce monde. Les autres me fatiguent. Leur ignorance, bêtise, petitesse, lenteur, incompréhension, étroitesse, limites me deviennent insupportables. J’en ai marre qu’ils ne prennent pas leurs responsabilités, qu’ils n’assument pas leur choix et de le faire à leur place. J’en ai marre de toujours porter, comprendre, entendre. Ils m’épuisent. Et en plus je pense quand je pense ainsi je crois que c’est « mal » car je ne me trouve pas dans l’amour. Pourtant je le pense. Si je suis honnête je n’ai plus envie…non je n’ai plus envie.

J’ai envie de me sentir respecté(e). Pour une fois.

Moi vielle âme que je suis je souhaite juste être en paix, rentrer à la maison, qu’on me laisse tranquille. Moi je veux juste que ce soit facile, que tout glisse. Je ne veux plus m’encombrer, m’embarrasser. Je ne veux plus travailler, faire des efforts et connaître la difficulté, les épreuves, les blessures, les croyances des autres. Je suis fatigué(e) de me cacher, de faire semblant, de me déformer pour me protéger des autres. J’aimerais tellement être libre et qu’on me fiche la paix. J’aimerais tellement qu’enfin on m’accepte tel que je suis, qu’on me comprenne, qu’on me reconnaisse, légitime. J’aimerais que les autres se soucient de moi et arrêtent de croire que je suis que fort(e) et que moi aussi j’ai des difficultés. J’aimerais être important (e) et compter pour les autres. Toujours eux et jamais moi. Je donne, je donne et je ne reçois pas. J’en ai marre. Moi aussi j’en ai besoin. J’essaye alors d’être extraordinaire à leurs yeux, peut être que cela marchera. Non, pas plus. Je suis fatigué(e) de tout faire pour être aimable, accepté(e), compris(e), reconnu(e), soutenu(e) par les autres. Cela ne marche pas. Je fais tout pour et au final cela ne me suffit pas. Je suis fatigué(e) d’attendre après les autres pour être heureux(se) et accomplir les rêves, de croire que je ne suis pas capable d’y arriver seul(e). Fatigué(e) de moi-même.

Je suis fatigué(e) d’être seul(e) car je la connais bien la solitude, je l’ai beaucoup côtoyé dans mes vies passées. Je ne veux plus. J’en ai marre du temps, d’être patient, d’attendre mon tout pour accéder au bonheur. Quand? Pourquoi pas maintenant? Que dois e faire ou que n’ai je pas fait?  Pourtant je fais tout pour être « parfait », à la hauteur des autres. Rien n’y change. Cela ne marche pas. Je n’en peux plus. Je suis épuisé(e) de m’adapter aux autres, de m’aligner à eux en croyant que c’est donner. Je donne certes mais je ne reçois pas. Je suis fatigué(e) d’être rejeté(e), exclu(e), abandonné(e), trahi(e), humilié(e), maltraité(e), trop gentil(le), de déranger, d’être agacé(e) par les autres, de ne pas savoir dit non ni mettre de limites. Je suis las(se) du jugement des autres. Je suis fatigué(e) de supporter tout cela. Je suis épuisé(e) de tous les efforts que je fournis pour survivre ici bas  car malgré tous les efforts cela ne marche pas. Je n’ai ni reconnaissance, ni soutien, ni compréhension, ni tolérance, ni amour inconditionnel. Et quand je fais un pas de travers on ne me pardonne rien. J’ai droit à rien. L’exigence des autres est sans pitié. Je suis fatigué(e) de ne pas recevoir. Je fais tout pour et ce qui m’est devenu insupportable c’est de constater que quand je reçois je le refuse. C’est le comble. Je crois bien que ma plus grande fatigue est ne pas arriver à recevoir.

À cela s’additionne la fatigue du cumul de mes incarnations. Je me suis tant incarné(e), j’ai tellement tout connu, exploré, vécu, expérimenté, cheminé. J’ai tellement souffert. J’ai tout donné, tout fait ce que tu me demandais toi la Création et là je n’en peux plus. Je veux juste mériter autre chose, être heureux(se). Je veux juste enfin une vie que pour moi. Je n’en peux plus des autres. Ils me fatiguent. Ils m’épuisent et je n’ai plus envie de me préoccuper d’eux. Enfin pour être honnête j’aimerais de plus avoir à me préoccuper d’eux mais au fond de moi je me sens concerné(e) par ce monde. Quel paradoxe que de ressentir cela en permanence.

Je voudrais tant que tout soit facile maintenant. C’est injuste ce que tu me demandes. Revenir ici? Pour quoi faire? Pourquoi tu me demandes encore des efforts. Pourquoi me dire que je dois encore travailler, faire des efforts alors que j’ai tout donné, tout fait. C’est injuste car je trouve que je mérite mieux, que avec tout ce que j’ai fait, enduré, donné, la récompense est bien faible. C’est déséquilibré. Je vois les efforts, la masse de travail accumulé mais je trouve la récolte minuscule. J’ai la sensation d’avoir des miettes. J’ai essayé d’aimer sans attendre en retour.

Cela ne marche pas. J’attends des autres d’être aimé(e). Et puis regardes, les gens restent ignorants. Ils continuent de se faire du mal. L’ombre ne disparaît pas. A quoi bon lutter? J’en ai tellement marre de lutter, d’être un guerrier de lumière. Cela ne sert à rien. Le monde ne change pas et n’évolue pas. Je suis fatigué(e) et lasse de tout cela. Je ne veux qu’une chose c’est que cela cesse.

Création, dis moi à quoi bon?

 » Cher enfant, entends que tu es fatigué parce que tu es vieux, parce que tu arrives à la fin de ton cycle initiatique et donc spirituel. Toutes ces vies accumulées t’ont demandé énormément de travail et d’efforts, j’en ai conscience. Je sais ce que tu vis. J’entends ta fatigue et elle est légitime à ce stade là. Accueille la. Tu as traversé et parcouru le monde, les époques, le temps, l’évolution. Tu as grandi avec lui et cela fait bien longtemps que tu viens ici bas pour apprendre. Tu es épuisé de tes études car ce sont de bien longues études. Tu le connais bien ce monde. La dualité aussi. Plus tu t’incarnes, plus tu passes de l’Ombre – ici l’ignorance- à la Lumière – ici la connaissance. Donc plus tu t’incarnes plus du prends conscience de ta nature véritable, l’amour inconditionnel. Par logique moins tu comprends l’amour conditionnel. Plus tu chemines moins tu ne te reconnais dans ce monde. Tu te sens en décalage, différent, tu sors des rangs, des cases, du conditionnement, de l’ignorance. Plus tu vieillis et plus t’incarner devient difficile pour toi. Plus tu grandis, moins tu comprends les plus « petits ». C’est totalement normal et tu dois l’accepter. C’est la difficulté des « aînés ». La vieillesse de l’âme se ressent. Tu es au bout, à la fin de ton cycle et tu as juste envie que cela se termine, ce qui se comprend parfaitement. Pourtant il te reste une chose à accomplir, celle de pratiquer avec toi ce que tu as appris tout le long du processus éducatif, initiatique pour en avoir la maîtrise. Tu es fatigué(e) de ne pas recevoir des autres, d’attendre et que cela ne vienne pas. Fais le par toi-même. Apprends à recevoir et tu comprendras alors ce que signifie réellement donner, aimer. C’est ainsi que tu rétabliras l’équilibre et la justice en toi.
Tu dois apprendre à te réconcilier avec la création et la dualité. Tu es venu(e) pour mettre la touche finale à ton oeuvre. Celle d’incarner pleinement l’Unité, l’Amour. Tu es venu(e) incarner ta connaissance dans la matière, sur tous les plans, dans ton Tout et ton Un. Tu trouves injuste la création, la dualité pourtant cela est juste. Il te reste de l’ignorance et être totalement libre c’est se libérer de toute part d’ombre en toi. En tant que Création ma mission est de t’accompagner jusqu’au bout de ta quête absolue. Je me suis engagée auprès de toi, je tiens ma promesse et je ne t’abandonnerais pas en route. Tu veux la paix? Alors oui encore un effort et tu la connaîtras. Ou tu auras encore des efforts à fournir mais il faut être cohérent avec ce que tu vises et ce que tu veux atteindre. Oui c’est souvent la dernière marche la plus difficile à effectuer. Tu as raison. Je sais par quoi tu passes et je vais te donner tous les moyens pour t’aider à y parvenir. Je suis avec toi et te soutiens à chaque instant.Le cœur n’y est plus, l’envie n’y est plus, la foi est ébranlée, l’espoir est parti, le ciel s’est assombri, tu te sens perdu(e), inutile. Tu erres dans ce monde, tu cherches à comprendre. Le doute s’est installé.  Le résultat de tes efforts passés n’est pas à la hauteur de tes aspirations et de tes attentes.  Tu es déçu(e), en colère, triste. Tu es perdu, tu ne sais plus, tu ne veux plus, tu veux mais tu n’y arrives plus, tu es plein de paradoxes, de contradiction. Tu ne sais plus ce qui est vrai, faux. Tu es fatigué(e) de tout cela. Entends que ton état de fatigue est légitime. Tu ne sais pas recevoir car tu n’as jamais appris avant. Tu as des croyances et donc des zones d’ombre que tu dois encore transformer en lumière.
C’est ce que tu es venu(e) faire pour enfin trouver la paix en toi.Tu te rejettes, te trahis, t’humilies, es injuste, t’abandonnes, te juges tout(e) seul(e).Tu te fatigues et t’épuises à être aimé(e) des autres et à faire en sorte ne pas subir leurs fausses croyances sur toi. Ton Unité lutte contre la dualité. Tu as peur que l’on croit que tu n’es pas quelqu’un de bien alors tous tes efforts, toute ton énergie est dévouée à faire en sorte que cela n’arrive pas. Mais cela arrive. Le fait de ne plus en pouvoir, d’être fatigué(e) et épuisé(e) marque un état d’abandon, d’échec et donc la démission de l’âme. C’est cette fatigue qui est recherchée et qui permet de rompre avec ton ancien schéma. Conclusion: J’ai beau tout « faire » pour être aimable je ne suis pas aimé(e) et quand on me donne de l’amour je ne sais pas recevoir cet amour car j’ai des croyances sur moi. J’en ai marre. Stop. Je n’en peux plus. J’arrête. Ici, à l’échelle de l’âme et de son initiation spirituelle, le fait d’en avoir assez, marre et raz le bol, de ne plus en pouvoir et que cela cesse est un état rupture nécessaire pour justement en toucher les limites et ainsi les dépasser. C’est grâce à son  propre abandon que tu vas apprendre ton propre soutien et à t’aimer toi tout(e) seul(e) comme un(e) grand(e). C’est grâce à cette état de rupture avec les autres que tu vas prendre ton envol, t’émanciper et te libérer de ta dépendance affective et de l’attente que tu as vis à vis des autres. Tu vas apprendre à t’apporter ta propre sécurité affective en t’aimant en toute autonomie, survie.

Adeline Ferlin
Tous droits réservés©Adeline Ferlin-mai-2019

 

 

 

 

 

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