Revisiter et moderniser l’âme et la spiritualité

Selon moi, l’âme et la spiritualité passent à la moulinette de la Dualité en Opposition à l’Unité, comme tout dans ce monde.

L’âme est méconnue encore aujourd’hui et tant qu’on la définira comme la partie de nous qui est connectée à la source invisible et pas à la matière, ni au visible notre vision en restera, de mon point de vue je précise, limitée, voir erronée.

Apprendre à être un alchimiste en « pleine conscience » est la finalité de l’éveil et la guérison spirituelle.

L’âme a été mise dans une case rendue parfois inaccessible pour certains tout comme la création. Quand j’entends que certains ont des liens étroits avec la création, cela suggère que d’autres pas et beaucoup de personnes ne se sentent pas spirituelles et connectées alors qu’en réalité elles le sont. Nous le sommes tous. La différence est d’en avoir conscience ou pas. Ce n’est donc pas une question de connexion ou de spiritualité mais une question de « pleine conscience ».

Il y a des personnes qui, comme moi, ne se reconnaissent pas dans la spiritualité « classique » qui peut accentuer chez certains ce sentiment de séparation et de division. Ces âmes là, croyant détenir réellement la vérité, prônent l’urgence de se re-connecter au Tout et de se détacher du matériel. Résultat: au lieu de nous re-connecter nous nous en déconnectons pour de bon. Ce sont souvent ceux que l’on qualifie d’illuminés ou de trop perchés. Tout dépend d’où on part. La spiritualité vient souvent en opposition avec la notion de Terre à terre et donc de réalité. On regarde le ciel, on regarde en haut et pas forcement en bas. On prie, on demande à tel ou tel Dieu, archange de nous aider, on nourrit la notion de demander « sinon » tu n’auras rien, d’y croire sinon tu n’auras rien, de faire ceci ou cela pour se protéger, recevoir, pour que nos voeux se réalisent.

Nous sommes tous en lien étroit avec elle à chaque instant de notre existence car elle nous offre et nous fait don à tous un chemin de vie parfait car cohérent avec ce que nous sommes venus expérimenter. D’où la nécessité effectivement de prendre le temps de comprendre ce que nous sommes venus expérimenter précisément dans cette incarnation.

Le besoin de diviser permet toujours de mieux régner et comme dans d’autres domaines c’est aussi très présent dans la spiritualité.

Il serait hypocrite de ne pas s’avouer que la spiritualité actuelle cultive le bien-être à profusion, un monde meilleur et que tout ce qui est « bien » appartient à l’âme, au coeur et au divin et que tout ce qui est « mal » et injuste appartient à l’humain, l’ombre, l’égo et le mental. Je généralise et caricature mais quand on observe bien, force est de constater que c’est bien réel.

L’âme et la spiritualité représentent dans la croyance collective et massive l’Unité, la Lumière, l’Amour et souvent une autre dimension. Elle semble si loin cette dimension là qu’elle apparaît bien souvent inaccessible. Mettre de la distance renforce l’inaccessible et par conséquent l’extraordinaire.  La spiritualité est très forte dans ce domaine. Nourrir l’invisible pour nous séparer un peu plus du visible. Elle nourrit l’opposition tout en parlant d’Unité. Elle parle de « SI » sous couvert d’inconditionnel et de déconditionnement.

La spiritualité porte aussi en elle son lot d’incohérences et certaines personnes/âmes/êtres ne se retrouvent pas dans cette vision là.

La conséquence directe serait de croire qu’ils/elles ne sont pas spirituels(les) alors que de mon point de vue c’est peut-être elles qui le sont le plus.

Pourtant sans le savoir ils sont les pionniers, les semeurs de graines. Ils vont naturellement  créer une ère nouvelle, une terre nouvelle, une spiritualité nouvelle et encore plus avancée et évoluée: la spiritualité de demain demande à naître.

Dans ce milieu, seuls quelques personnes s’auto-déclarent être des « élus » en disant et pensant réellement avoir accès à l’invisible. Ils vont, de par leurs privilèges détenir une forme de connaissance, des dons extraordinaires permettant l’accès à la source, aux guides « connus » et de lumière bien-entendu, sinon cela n’aurait rien d’extraordinaire en soi. Ils vont tout mettre en oeuvre pour aider et guider les âmes « perdues » dans le bas astral à revenir dans le haut astral, dans la Lumière et donc à la Source.

En tout cas tout sera fait pour cultiver la croyance que c’est pas en bas qu’il faut regarder mais bien en haut. On ne regarde pas la Terre mais bien le Ciel.

Je note la facilité avec laquelle dès que l’on parle d’âme de faire le lien immédiatement avec une forme de spiritualité et du monde invisible, comme si l’âme n’était pas dans la matière, comme si elle était inaccessible et pas de ce monde. La matière vient en opposition avec le subtil et l’opposition nourrit la séparation.

Je note beaucoup des contradictions dans la façon d’aborder l’âme, la spiritualité et la complémentarité en général.

Il devient alors intéressant de se demander ce qu’est une âme pour soi.

Pour la majorité, l’âme représente la vérité, la lumière, la connaissance, le coeur, l’amour inconditionnel, la douceur, la chaleur, la paix, le sérénité. L’âme sait. L’âme est associée au monde invisible et subtil. L’âme purifie et libère.  Elle ne porte pas de maux mais les guérit. L’âme est perçue comme un « sauveur », une « part » de nous, juste une part, celle qui est pure, dénuée de blessures, de croyances, de mensonges, d’ignorance, de masques, de peurs et j’en passe. L’âme est libre. L’âme sait tout et a oublié et elle s’incarnerait pour retrouver la mémoire. Etc.

Et si on osait casser les codes spirituels et aller plus loin dans la façon de voir les choses?  Et si notre âme était simplement tout de nous ici sur terre ? Pourquoi la rendre absolument si invisible, si inaccessible et si extraordinaire alors qu’elle est nous dans notre ordinaire ?

Et si elle était chaque parcelle de nous, nos pensées, notre chair, nos yeux, notre peau, chaque recoin de notre corps et de nos organes, nos idéaux, nos rêves, notre coeur ? Le battement de celui-ci à chaque instant nous indique notre incarnation dans la matière, notre esprit, notre mental, notre lumière, c’est à dire notre conscience ainsi que notre capacité de voir la vérité, notre ombre c’est à dire notre part d’ignorance, nos peurs, nos traumatismes, nos blessures, nos blocages, nos croyances, notre personnalité, nos sautes d’humeur, nos troubles, nos actes, gestes, notre système de valeur, notre regard sur nous et le monde…etc.

L’âme n’a rien oublié, elle ne sait pas tout, elle va à l’école de la vie pour apprendre et grandir. La création sait tout et elle est l’enseignante. Elle transmet à son enfant( ici l’âme) sa connaissance grâce au moyen de l’incarnation.

La création devient matière et visible grâce à l’incarnation.

L’âme a besoin de matière pour faire ses expériences et avancer, s’améliorer. Chaque incarnation est un don de la vie au profit de sa croissance et de son initiation. Elle incarne naturellement ce qu’elle a déjà acquis mais c’est tellement naturel qu’elle n’en a pas conscience. Sa connaissance est représentée par sa normalité du moment présent dans ses mouvements. Ses blocages, peurs, blessures, craintes, parts d’ombre sont l’expression de ses axes de progressions et de transformations qui lui restent à faire, et non l’inverse comme on peut le laisser croire. À part nourrir de la culpabilité et créer de la séparation en nous je ne vois pas ce que cela apporte de plus. Notre part d’ignorance symbolise notre axe de progression et devient de la valeur ajoutée.

Chasser et rejeter son plomb c’est passer à côté d’un potentiel d’or.

L’âme est chaque parcelle de nous. Comme un patchwork qui fait un Tout. C’est justement cet assemblage qui fait de nous un être unique, riche et paradoxal en même temps.

Quel mélange, nous portons toutes les couleurs, toutes les saveurs, toutes les blessures, toutes les joies et toutes les traces de celles-ci pour justement ne pas oublier, s’en souvenir pour la suite. On porte et on incarne chacune de nos mémoires, leçons et expériences. Elle constitue notre base de données, et notre intuition.

L’âme passe de la prise de conscience à la connaissance grâce à la pratique dans la matière et c’est seulement ainsi qu’elle peut Re-connaître ( capacité intuitive)

La différence est que peu en ont conscience.

Souvent dissociées de la nature humaine, l’âme et la spiritualité viennent donc par logique en opposition à la matière, au mental, à l’Ego, au conditionnement et à toute forme d’ignorance et par conséquent de la dualité qui va venir naturellement en opposition à l’unité. Pourtant elles ne sont pas opposées car complémentaires. Tout le monde le dit mais peu le font, le pratiquent réellement.

La guérison spirituelle est avant tout un enseignement, une initiation supplémentaire proposée à l’âme, enfant de la vie, dont la finalité est de l’amener à vivre le cycle de croissance naturel en pleine conscience, d’apprendre à passer de la théorie à la pratique, de la prise de conscience à la connaissance.

La matière, la terre devient alors son espace de pratique indispensable à son initiation. Lieu d’amour inconditionnel, l’âme ne peut pas être au plus près de la source. Que l’âme soit incarnée ou pas, dans l’invisible ou pas, la source est partout, la lumière est partout, la création est partout.

Nous ne sommes jamais déconnectés de rien, ni de notre âme, ni de la source, ni de la lumière.

Adeline Ferlin
Tout droit réservé ©Adeline Ferlin- Juillet 2021

 

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