Faire le ou la fort(e)peut nous induire en erreur. Être fort ne veut pas dire devenir/être insensible, moins sensible ou indifférent. D’ailleurs bien souvent il arrive un moment où nous en avons marre d’être fort. Il est temps de lâcher du lest, de moins contrôler nos ressentis/émotions.
Contrôler sa sensibilité peut rendre fort en apparence.
Les personnalités qui ont un fort sens de l’analyse, de conscience et de discernement peuvent tomber dans le piège du contrôle émotionnel. C’était mon cas avant.
Pendant 30 ans j’ai analysé ma vie, compris les situations, fait des thérapies..etc. mais il y a une chose sur laquelle je résistais: accueillir toutes les émotions en moi qui avaient été générées en vivant tout cela. J’affrontais, j’avalais même si je râlais un peu, beaucoup…et hop je passais à autre chose. Mon esprit d’analyse ne peut pas faire cela, ce n’est pas sa fonction. C’est pour cela que la guérison émotionnelle n’est pas simple quand le moment arrive. J’ai découvert un stock de colère générée par de l’injustice accumulée. Et c’était légitime. La saturation fait que le barrage émotionnel craque. La sensation de tsunami peut envahir et faire peur. cela demande de s’y préparer et de l’accepter. Et il est normal aussi d’en avoir peur. peur de perdre le contrôle et de montrer ma vulnérabilité.
Je peux très bien apprendre à écouter mes émotions tout en écoutant mon esprit. C’est comme un tour de table de mes différents corps qui parlent un langage différent, face à la même situation, qui prennent le temps de s’écouter et se concertent.
Il est normal d’en avoir marre que notre entourage ne nous voit que fort. Mais montrons-nous autre chose de nous? Combien n’ont pas entendu: « On ne s’inquiète pas pour toi, tu es fort! »
Inversement, être émotif induit également en erreur. Être sensible et l’exprimer ne veut pas dire que nous n’avons pas dire que nous sommes faibles, fragiles. L’émotivité est souvent apparentée à la vulnérabilité. Être soi et se montrer tel que nous sommes est un risque. Le regard de l’autre sur nous est notre faille.
Il est temps de se réconcilier avec, les voir comme un atout, apprendre à les canaliser pour gagner en maîtrise.
Nos émotions ne nous rendent pas faibles et celles des autres non plus. Mal maîtrisées, culpabilisantes, débordantes, inconstantes, paradoxales, elles font de certaines personnes des êtres cyclothymiques croyant par là instables, changeantes et mouvantes.
Bon la bonne nouvelle on comprend pourquoi certains font le choix de s’en couper et de les contrôler.
Être honnête avec nos émotions est une force supplémentaire.
Une émotion vibre dans l’instant présent. Instantanée, tel l’enfant qui dans sa spontanéité se fait traverser par ce qu’il vit. Libre.
La gestion émotionnelle est controversée car soumise au négatif/positif.
Comme le mal être, mal aimé du bien-être puisqu’il faut aller bien, les énergies dites négatives (je dirais lourdes comme le plomb) sont les mal-aimées de l’ascension vibratoire et donc spirituelle.
Alors celles qui associées à de la faiblesse, de la colère ou jugées négatives sont soit mises « sous contrôle », sous camisoles, enfermées ou inversement à force de les réprimer elles deviennent incontrôlables. L’excès de censure fait que cela finit par exploser. Cela s’appelle la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Dans la joie comme dans la tristesse. L’abondance c’est dans les 2 sens.
Il n’y a pas de bon comportement à avoir, le cap est de réussir à trouver un équilibre entre les 2, sans aller d’un extrême à l’autre.
Accepter de se laisser traverser par nos émotions, toutes nos émotions en les canalisant sans trop de débordements ni trop de contrôle est selon moi le juste équilibre.
Ce serait tellement génial pour des hypersensibles que de ne plus être sensible. Mais il y a un autre chemin qui permet de valoriser cette sensibilité et la mettre à notre service.
Adeline Ferlin – Juin 2023