John Pierrakos, psychiatre américain, fût le premier à les identifier et les répertorier. Lise Bourbeau reprend ses travaux dans un livre dédié qui aujourd’hui fait parti des classiques dans ce domaine. Véritables blocages qui, selon elle, nous empêchent d’être soi-même ( titre du livre), je me permet aujourd’hui de les aborder, non pas dans la dualité comme elle le propose, mais cette fois-ci dans la complémentarité.
Nous ne vivons pas une seule blessure mais toutes les blessures. Une à une, sur plusieurs vies et à plusieurs reprises.
À la fin de son cycle expérimentale et d’incarnation, l’âme, devenue vieille, porte toutes les traces et les mémoires de chaque blessure en elle et sans exception. Quand on s’intéresse de plus près aux blessures existentielles, on cherche à nous identifier à une seule de ces blessures.
Pour certains, à la recherche de leur blessure, il est effrayant pour eux de découvrir avec stupéfaction qu’en réalité, ils se se reconnaissant, non pas dans une seule blessure mais dans toutes les blessures.
“Mais je ne comprend pas, j’ai toutes les blessures moi?”
Il est important d’expliquer qu’à l’échelle du cycle de l’âme, il est tout à fait normal de s’identifier à chacune d’elles car nous les avons toutes expérimenter.
D’un point de vue de la complémentarité, nos blessures sont indispensables pour nous enseigner le droit à l’existence sans conditions ce que l’on nomme plus couramment l’amour inconditionnel.
Les blessures existentielles permettent de conscientiser l’importance de l’amour inconditionnel et non l’inverse. Il nous faut les vivre pour constater par soi-même ce qui est essentiel et par définition existentiel. Il nous faut les vivre, une à une, âme par âme, pour comprendre et discerner ce qui blesse de ce qui ne blesse pas.
Blessure et Amour sont complémentaires et non opposés comme on pourrait le croire et le soutenir. Reliés, ils ne peuvent exister l’un sans l’autre.
Nous en avons besoin pour avancer, grandir et aller vers une version plus évoluée de nous-même, que ce soit à l’échelle individuelle ou collective.
Face à ce grand arbre que nous contemplons tous un jour ou l’autre, le trouvant majestueux, profond, nous voyons en lui le maître qui nous montre ses blessures sur son tronc, sur ou sous son écorce, ses noeuds, ses trous parfois. Nous le caressons de nos doigts et nous sentons sa peau, son coeur qui nous parle et qui nous dit:
“Sens mes blessures, sens comme je suis vieux et mon vécu, sens ce que j’ai dû traverser comme époques, sens mon Histoire et regardes ce que je suis devenu. J’ai connu les tempêtes, les orages, la foudre, le gel, la maladie. On a voulu me couper, me brûler. J’ai senti les coups, les caresses. On m’a grimpé dessus, on a arraché mes branches et mes feuillages. J’ai toujours repoussé. Des enfants se sont amusés avec moi et au fil du temps, je suis encore là. J’ai vu chaque jour le soleil se lever puis se coucher. Je ne cesse de grandir comme j’ai vu le monde grandir. Et toi aujourd’hui tu me regardes et tu me prends dans les bras et tu sens ma force vitale, mes blessures. Pourtant grâce à elles je suis devenu plus fort, plus grand et je sais par quoi je suis passé pour devenir celui que tu contemples aujourd’hui.Je te transmet cela”.
La souffrance fait parti de l’école de la vie, l’âme ne le sait pas, la création le sait bien, et le grand arbre aussi.
Que ce soit le rejet, l’injustice, la trahison, l’humiliation et l’abandon, on oublie souvent de voir en elles leur enseignement. Au delà de les identifier, il convient de trouver en elles la finalité et pourquoi nous les vivons. Quel est le sens profond des blessures? A quoi nous servent-elles? Pourquoi?
En fonction de notre avancée et de nos évolutions, certaines sont plus ou moins, voir totalement dépassées, réglées et guéries dans le sens ici transformées. Certaines leçons sont acquises et sont devenues des évidences. D’autres sont en cours et nous demande encore du travail…il est si difficile d’établir le lien entre la blessure et à travers elle l’apprentissage de ce qui peut nous paraître si évident aujourd’hui comme le respect, la bienveillance, le discernement, le droit à la différence, la tolérance, la douceur, la justice, la responsabilité, la bonne foi, l’indulgence, le soutien, la confiance et donc la sécurité.
Il y a autant de possibilités que d’individus donc cela reste une approche unique pour chacun de nous.