La perversion du mensonge

La perversion du mensonge

Quand le faux rencontre le vrai voilà ce que cela fait.


Le vrai pensant voir du vrai croit le faux. La confiance règne. Aucun danger à l’horizon. Mais le faux au fil du temps fait des erreurs de frappe. Le vrai ne sait pas encore que le faux s’emmêle les pinceaux en peignant ses mensonges, son auto-portrait. Un jour il voit le faux, le démasque et le dérange. Illusionniste à souhait, le faux ne veut surtout pas être démasqué et vu de tous. En danger, il s’évertue de rendre vrai ce qui est faux quitte à dire du vrai que c’est lui qui est faux. Tous les coups sont permis. Étouffer le vrai avec son faux est sa seule chance. Il tente le tout pour le tout. Le vrai devient la bête à abattre.
L’intelligence sera requise jusqu’à devenir parfois machiavélique voir cruelle car au service du faux, de la supercherie. Les sentiments et les émotions n’ont qu’à bien se tenir.

La stratégie du faux est de faire mentir le vrai et d’inverser les rôles. La folie gagne du terrain. Le choc s’en mêle. L’incompréhension cherche à comprendre. Pire.
Impossible de contenir les émotions, l’esprit, le cœur et le corps qui se débattent dans la toile tissée du faux.
Fuir, se protéger, courir. Impossible de bouger. Alors se cacher, s’isoler, se protéger dans l’urgence pour sauver sa peau.
Réaliser le piège. Encaisser. Avaler et digérer que c’est faux. Aïe. Profondément douloureux. Trahison.

Qui ment? Qui dit vrai? Toute la torsion réside en cela.

Semer le trouble, le doute. Faire mentir et diviser pour mieux mentir quitte à salir l’image de l’autre. Celui qui joue faux ne supporte pas que le vrai touche à son image et pourtant n’hésite pas à s’en prendre à l’image du vrai. Encore plus fou.

L’injustice est telle que l’envie de se battre pour rétablir la vérité kidnappe chaque instant.
Ne pas tomber dans ce piège. Résister à cela. La facilité est tentante. Se défendre et vouloir que les autres voient ce qui passe réellement s’agite, trépigne et s’impatiente. Serrer les dents, le dragon souffle, enchaîné dans cette caverne, ne résistera pas longtemps. Il se réveille.
La colère gronde comme le tonnerre, des éclairs jaillissent des yeux.
Foudroyant.

Foudroyé, la chute est lourde. L’arbre brûle, se déchire, se fend en 2 et la cendre virevolte dans le vent. Meurtri il se meurt, il ne reste rien.
Plus rien à perdre. Il ne sait pas que sa force réside en cela.

Éreinté, épuisé, la seule envie est de fermer les yeux, se débrancher, d’abdiquer.
Envie que tout s’arrête, de blanc, de calme, de silence. Tourner le dos. Ne plus rien sentir hormis la brise sur la peau et s’endormir.
S’abandonner dans le sommeil.

Puis un regain, une force vitale insoupçonnée caresse l’âme, effleure le cœur et susurre à l’oreille:

« Relèves toi, ce n’est qu’une illusion, personne ne peut vaincre la vérité, ni la tuer. Tu es vivant grâce à elle. Il ne te reste qu’elle. Ne la sous estime pas. Ne baisses pas les yeux. Il n’y a pas de combat ici, il n’est pas tien, il est sien. C’est du vent qui fait du bruit mais rien ne bouge, il se bat contre lui même et tu sens ses mouvements dans l’air. Son conflit intérieur déborde. Trop dur à s’affronter lui-même, il t’affronte. Tu connais ta vérité et c’est tout ce qui compte. Elle te sauvera. Écoutes le cœur du dragon en toi. Un jour les combats intérieurs que tu as su affronter et mener, le faux aussi y parviendra. Aujourd’hui illusionniste, le faux se frotte aux tourments de l’imposture. Il trouvera le chemin. N’en doutes pas. Tu n’as pas toujours été vrai et pourtant tu l’es aujourd’hui. Ta peur d’être un imposteur ne vient pas de nul part. Tu t’en souviens, marqué de son emprunte sur toi. N’oublie pas ton chemin parcouru et laisse lui faire le sien. Je le/la guide autant que je t’ai guidé pour devenir le dragon qui sommeille en toi. »

Se laisser guider par sa voix, sa présence, sa sagesse.
Sans encombre, la tête haute, le cœur qui bat son plein, être vivant et vibrant de cette ressource inespérée qui donne des ailes, celles de la libération.

Aucun coup, aucune attaque, aucun mensonge, juste la vérité assumée.

Être vrai quitte à se faire couper la tête est la seule justice possible.
Le feu du dragon est celui de la vérité. Le dragon est libre. C’est sa force.

Ne pas/plus avoir peur du faux et du pire qui pourrait arriver est la clé.

Si il faut mourir pour la vérité alors ce combat là en vaut la peine.
Car mourir c’est renaître.
Le mensonge est la conséquence d’un orgueil encore trop grand qui préfère la plupart du temps s’étouffer avec la vérité plutôt que de la reconnaître. Coincé dans ses mensonges, il finira un jour par se prendre à son propre piège. »

Adeline Ferlin – Octobre 2023

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