La leçon du maître et de l’élève

Acte 1-LE MAÎTRE QUI NE VEUT PAS ÊTRE L’ELEVE – Manque d’humilité

Il y a celui qui veut être le maître, le sachant et qui a besoin d’être reconnu dans sa connaissance par les autres. Clamant sa lumière, ses aptitudes, ses dons, son utilité et sa légitimité, il parle beaucoup de lui/elle, de ce qu’il/elle fait pour les autres et se met beaucoup en avant quitte à placarder des affiches de lui sur les murs simplement pour être vu et donc reconnu. « J’existe!!! Je sais ce qui est bon pour vous!! » A se demander qui souhaite ici être rassuré et convaincu. C’est mieux d’être le sauveur et d’être du bon côté me direz-vous. Ainsi le besoin d’être l’élu, celui qui a été choisi nourrit un manque profond d’existence et une forte dépendance.

Ce besoin de briller et d’auto-contemplation est prédominant car vital pour lui à ce stade là sur son chemin d’âme et d’évolution.

J’observe la nécessité d’être accueilli comme le « bien », la « lumière » et la « connaissance » en pointant du doigt le « mal », « l’ombre »  et « l’ignorance ». Pensant avoir atteint l’illumination et l’ascension, ce maître là ne veut pas/plus être un élève. Il est arrivé, pense avoir terminé et prêche la bonne parole pensant que sa vérité est une vérité absolue. Il ne veut surtout pas se faire dépasser et a besoin nécessairement de ses élèves. Il fera donc tout pour les maintenir à ce statut afin d’assouvir son propre besoin. Ce sera souvent plus fort que lui.

Ce maître là est plein de certitudes et par conséquent plein de doutes. Ne surtout pas se faire démasquer et prétendre haut et fort qui il est surtout ce qu’il arrive à faire sur les autres. Manquant d’humilité, prétentieux et  rempli d’orgueil, il est difficile pour lui à ce stade là de rendre simplement aux autres leurs propres connaissances puisque lui-même ne sait pas le faire avec lui-même. Il a besoin de ses élèves pur cela. Malgré son discours et l’apparence, son besoin est sa propre reconnaissance et non celles des autres comme parfois il peut le prétendre et le faire croire ou le croire et en être persuadé lui-même. Il ne sait pas. Se prenant pour plus qu’il n’est, pensant tout savoir, ne se remettant plus en question avec un réel narcissisme, la vie le remettra à sa juste place non pas pour le punir mais lui offrir ici une leçon d’amour inconditionnel en lui rappelant d’où il vient et qui il est et non pas ce qu’il voudrait être. Il apprendra à se reconnaître tout seul tôt ou tard. Ici ce maître là dépend de l’élève. 1er extrême expérimenté. Conclusion: il ne sait toujours pas se reconnaître tout seul. Cela ne marche pas.

Acte 2-L’ELEVE QUI NE VEUT PAS ÊTRE LE MAÎTRE – Manque d’humilité aussi

A l’opposé du maître on trouve l’ élève, celui qui pense bien souvent être seulement l‘élève et qui ne se sent pas légitime d’être un maître car il pense qu’il n’a pas la connaissance suffisante, n’est pas éveillé, connecté à l’âme, la création et je ne sais quoi d’autre, bref qui n’as pas le niveau requis. Il a surtout peur de manquer d’humilité. Intéressant non?

Comment avoir peur de manquer d’humilité à part avoir déjà manqué d’humilité. En réalité cet élève là revient d’une leçon difficile qui est celle d’avoir cru être un maître et qui a expérimenté le fait de se prendre bien trop au sérieux et pour quelqu’un qu’il n’était pas. Cherchant la reconnaissance des autres, il a toujours besoin de la reconnaissance mais ne veut pas/plus l’obtenir de cette manière. Comment faire alors? Tout seul.

J’observe que beaucoup craignent de manquer d’humilité et de passer pour des personnes prétentieuses en étalant leurs connaissances. Les réflexions les plus classiques sont: « Pour qui je me prends » // « Qui suis-je? » // « Je ne suis pas different des autres, je suis comme eux » // »Je ne comprend pas et ne supporte pas/plus ces personnes prétentieuses qui étalent leurs savoirs à tout va » // ou comme mon mari qui me dit si souvent  » ça me dépasse tous ces gens qui mettent leur grain de sel systématiquement et partout » // etc.

Nous sommes ici dans l’opposé du comportement du maître décrit ci-dessus. Pourquoi? Cet élève là a une leçon que celui qui prétend être un maître n’a pas encore. On pourrait croire l’inverse car c’est un tour de passe passe qui est subtil.

Où est l’illusion, où est la réalité?

L’âme cherche à être reconnue et commencera par les autres. Par défaut, l’âme, quelque soit le sujet, demande et attend toujours de l’autre de faire ce qu’elle n’arrive pas à faire par elle-même. Cela ne fonctionnera pas et  la finalité étant de prendre de l’autonomie, elle sera alors contrainte dans un second temps de se débrouiller toute seule et réalisera alors sa capacité d’y arriver. Elle prendra peu à peu confiance en elle. On retrouve ce scénario dans la leçon du maître et de l’élève.

Il est donc légitime d’être en rejet pour certains du syndrome du maître et ce qu’ils en gardent comme mémoires. Ils ne veulent pas/plus être le maître qu’ils ont été eux aussi un jour comme ils ont été victime d’un maître qui ne les a jamais reconnu non plus dans leur maîtrise. Ils en gardent donc une vision négative, erronée car il les trouvent bien trop prétentieux et ne veulent surtout pas/plus être vu tel quel. D’ailleurs ils ne comprennent pas ce comportement qui agace plus qu’autre chose. Cela les dépasse. Bonne nouvelle ils l’ont dépassé mais n’en n’ont pas conscience.

Puis d’autres sont dans l’attente du maître voyant en lui l’être éveillé, illuminé et suprême qu’il n’est pas. Il s’en remet donc à lui pensant qu’il sait mieux que lui. Le manque d’estime de certains sera au service du manque d’humilité des autres. La loi de l’attraction est juste parfaite. Quand on croit que l’on ne sait pas et que le doute est permanent on va aller demander à celui qui dit qui sait et s’en remettre à sa vérité, ayant abandonné la sienne. Il peut aller jusqu’à le glorifier, le mettre sur un pied d’estale et être aveuglé et se perdre encore un peu plus puisqu’il s’éloigne de sa propre vérité en s’alignant à la vérité de autrui.

Encore faut-il se demander ce que signifie pour vous un « être éveillé ».

Qu’est censé être et faire un être éveillé? Posez-vous la question. L’éleve ne pensant ne pas savoir s’en remet au savoir du maître et attend que celui-ci le reconnaisse un jour et lui dise » maintenant tu sais toi-aussi pour toi, tu n’as pas besoin de moi. Tu es autonome et tu n’as besoin de personne. Tu es toi-même ton maître ». Ici le besoin d’être reconnu par ses Pères est prédimoninant, remettant ce pouvoir aux autres alors qu’en réalité cela n’arrivera jamais. Il va tout faire pour satisfaire le maître, l’honorer, rechercher sa re-connaissance, son soutien, son aval, sa fierté et pour cela il va travailler, oeuvrer, apprendre, bosser, grandir et factuellement ce se sera jamais assez suffisant, jamais assez bien car il ne sera jamais lui. Une quête sans fin puisque la seule finalité est de reconnaître sa difference. Autant vous dire que cela peut durer longtemps puisqu’il est rare qu’il le fasse étant donné que si ce maître a besoin d’être reconnu lui même en tant que sachant, il y aura un conflit d’interêt et donc un choix à faire. L’élève cherche sa reconnaissance à travers le maître et exprime donc ici une dépendance.

L’élève dépend du maître. 2d extrême. Il ne se sent toujours pas reconnu. Ce ma marche pas non plus.

La dépendance est claire des 2 côtés. Les 2 extrêmes ont été explorés. Reste maintenant à trouver le juste équilibre. Je vous rassure nous y passons tous.

Acte 3-ÊTRE LE MAÎTRE & L’ELEVE – Être juste en trouvant le juste équilibre et en acceptant d’être les deux. Humilité.

Nous ne pouvons trouver un juste équilibre que quand nous avons exploré les 2 extrêmes. Nous ne sommes donc pas le maître ou l’élève. Nous sommes systématiquement le maître et l’élève, les 2 donc 1 ensemble, une complémentarité. C’est le principe même du juste équilibre. C’est difficile car cela demande d’avoir exploré ces 2 facettes et d’accepter les 2 en nous.

Nous ne sommes pas des élus, nous le sommes depuis le début tous sans exception en étant simplement l’enfant de la création. Nous recevons tous de l’amour et de la lumière. La différence est qu’un jour, quand nous sommes prêts nous en prenons conscience.

Seul celui qui reste l’élève est un maître car seul celui qui accepte de grandir honore la vie, le mouvement et de don de la transformation qui est propre à chaque âme, même celle qui nous semble la moins évoluée.

Nous sommes tous à la fois un maître et un élève. Nous sommes tous des guides les uns pour les autres en acceptant d’être un moyen, un effet miroir pour les autres comme ils le sont pour nous à chaque instant dans chacune de nos incarnations. Nous sommes tous en apprentissage et à l’école. Nous apprenons des choses différentes en fonction de là où nous en sommes dans notre cycle d’âme.

La lumière n’est ni limitée ni réservée et accessible qu’à certains d’entre nous. C’est faux.

Elle n’est pas un morceau de viande que l’on jette aux lions qui seraient parfois prêt à s’entretuer pour la posséder. La quête du graal qui est la lumière est en soit une quête perdue par avance puisque par défaut nous l’avons tous dès le commencement, tout le long de notre initiation et infiniment.

La lumière est un don d’amour inconditionnel donné à tous sans CONDITIONS. Elle est la vérité distribuée à chacun de nous et à chaque instant pour nous permettre d’accomplir à chaque fois son plan divin dans une suite logique sans faille. Nous sommes tous de la lumière les uns pour les autres. L’ombre elle-même est de la lumière car elle est pour nous simplement l’opportinité de grandir et de nous élever toujours un peu plus. Alors ceux qui prônent le mal devront un jour ou l’autre revoir leur copie pour eux-même grandir, accéder à une connaissance supplémentaire et faire preuve d’humilité en redevenant un enfant, un élève, celui qui ne sait pas et qui veut continuer à apprendre.

Le besoin de reconnaissance est ici le nerf de la guerre.

Que ce soit dans les milieux intellectuels, du management, des élitistes, des politiques, des universitaires, des scientifiques, des thérapeutiques, des philosophes et spirituels, nous gravitons dans la nébuleuse du besoin de reconnaissance.

Celui et celle qui n’a plus besoin de reconnaissance des autres accède à la liberté ultime qui lui permettra d’accéder à sa pleine créativité et donc de reprendre sa place. Sa juste place.

La guérison spirituelle permet cela. S’éveiller à soi, se reconnaître seul(e), s’aimer seul(e) pour se libérer de tout besoin et ainsi ne plus demander aux autres de le faire à notre « place ». Cette émancipation est la finalité de tous. Tous les moyens seront bons pour y arriver. Alors le besoin n’existe plus, seule l’envie subsiste.

 » Je maîtrise l’art de la transformation. Je suis un alchimiste naturel et je vis en pleine conscience le processus de l’élévation qui m’a été donné par la vie. Je pensais savoir et je ne savais pas tout. Je fais preuve d’humilité en acceptant que je suis de la lumière, que j’ai de la connaissance qui est le fruit de tout mon travail grâce à l’ensemble de mes incarnations. Je reconnais par moi-même qui je suis et qui j’incarne naturellement. Cela a toujours été et sera toujours. J’ai été petit, ignorant. J’ai grandi, appris en me trompant et en réajustant, en recommencant à chaque fois en tenant compte de mes erreurs pour progresser. Je suis devenu grand non pas parce que je suis meilleur que les autres et que je suis un élu mais parce que j’ai travaillé pour. Je récolte donc le fruit de mon travail. Il y en a eut avant moi et il y ‘en aura après moi. C’est cela la roue de la connaissance. J’y participe comme tout un chacun. La difference est que j’en prends conscience. »

A l’échelle de l’âme le SAVOIR est ce que nous faisons naturellement mécaniquement et donc de façon inée sans nous en rendre compte. C’est facile, fluide et surtout normal pour nous. Entendez donc que c’est tout ce que nous maîtrisons. Pourtant nous passons à côté pensant certainement que le savoir et la lumière sont ailleurs.

Il y a ce qui est difficile à faire même si nous en avons conscience. Le fait ne ne pas le faire, le pratiquer facilement et naturellement nous indique que ce n’est pas encore de l’acquis pour l’âme. Elle ne maîtrise pas encore le sujet et donc n’est pas légitime pour en parler.

Exemple: imaginez que vous ne savez pas dire non. Vous en avez conscience mais dans la vie de tous les jours dans votre quotidien vous n’y arrivez pas. Vous vous sentez en échec alors que vous savez. Non vous ne savez pas à l’échelle de l’âme. Si vous saviez le faire vous le feriez déjà. La vie va donc vous apporter les moyens d’apprendre à y arriver et va vous demander d’accepter que vous ne savez pas et de devenir un élève. De plus quand vous êtes face à une personne qui ne sait pas dire non vous devez accepter que vous êtes loin d’être légitime pour lui dire de dire non quand cela lui arrive à son tour. Alors oui « qui vous êtes pour lui dire cela alors que vous-même vous ne le faites pas? »

Puis parfois vous êtes légitimes car vous le faites et pour vous c’est facile. Vous maîtrisez le sujet. Par contre pour l’autre cela est encore difficile car nouveau pour lui. Seulement vous avez oublié que vous aussi, par le passé, cela a été difficile et cela vous a demandé des efforts, de la pratique. Humilité.

Le maître ne transmet jamais le sommet ni la finalité.

Il reconnait et rend à l’autre ses aptitudes, sa lumière et ses pleins pouvoirs, il a foi en lui et en la vie car il se sait impuissant et que tout est juste. Il reste à sa juste place et sait être juste avec lui et donc avec les autres. Il veille à respecter la vérité de tout un chacun et à lui rendre son savoir tout comme son ignorance.  Il enseigne ce que la vie lui a simplement enseigné, transmis. C’est ainsi depuis la nuit de temps.

L’élève est selon moi le plus grand des maîtres. Celui qui maîtrise les lois fondamentales et l’art de l’évolution et de la transmutation, du cycle de la vie et de la mort, de cet enseignement, initiation offert à chaque enfant de la création, fruit de son amour.

L’humilité est autant de reconnaître sa part de connaissance que sa part d’ignorance, donc ce que l’on maîtrise déjà et ce que l’on ne maîtrise pas encore. Selon moi être un maître c’est être juste et donc arriver à trouver le juste équilibre.

Adeline Ferlin

Tout droits réservés©Adeline Ferlin-Avril 2020

 

 

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