La relation à l’autre et à soi : la mode du pervers narcissique et des relations toxiques.

Je dis volontairement « mode » car ce sont des termes très utilisés dans la relation à l’autre.

Pourtant je note un emballement dans le sens où nous allons toutefois vite en besogne en cataloguant des profils, des personnes.

Ce qui est dérangeant pour moi c’est de les scinder en deux avec d’un côté les « bonnes » relations et de l’autre les « mauvaises » sous entendant une approche dualiste de la bonne/gentille ou la mauvaise/méchante personne.

Le courant actuel vise à recenser et ranger nos rencontres dans des cases/profils avec un besoin d’essayer de décrire toutes les possibilités/typologies de rencontres. C’est une évolution qu’il faut reconnaître et qui apporte des éclairages. En soit c’est infini. Elles ont toujours existé. Avec le temps le vocabulaire change ainsi que la façon d’en parler. Et tant mieux.
Cela permet de dégrossir et de se situer. C’est une approche plus massive qui a certes ses interêts mais qui peut aussi s’avérer limitée et/ou limitante pour certains.

Si cela sera suffisant pour certains pensant classer l’affaire, pour d’autres ce sera insuffisant pour arriver à avancer autrement, grandi de cette expérience.

J’observe que majoritairement nous pouvons passer à côté de l’essentiel: le message de la vie pour soi-même.
Chaque relation est unique, elle est sur mesure. Il n’y a pas de hasard. À chacun la liberté de travailler sa relation à l’autre en travaillant avant tout sa relation à soi.

Car sachez qu’elles sont indissociables. Liées et reliées, elles sont complémentaires et loin d’être une erreur.

Lui redonner son unicité, sa couleur initiale, aller au coeur de sa nature, de sa finalité est une approche individuelle qui va plus loin dans l’analyse, la libération émotionnelle et le processus de guérison. C’est ainsi que l’on en sort. C’est un trésor bien caché et souvent insoupçonné, dont on sous-estime la valeur ajoutée.

Je voudrais aussi dire qu’une perversion n’est pas forcément narcissique et le narcissisme ne bascule pas systématiquement dans la perversion non plus.
La torsion peut naître de différents horizons et pour de multiples raisons. Tout le monde a ses propres torsions. Par exemple même une simple attente peut amener à une torsion et peut intoxiquer une relation. Il y a des degrés, des nuances à ne pas négliger.
Le narcissisme touche un besoin spécifique lié à l’image. La perversion ne nourrit pas uniquement ce besoin là.
C’est beaucoup plus vaste, subtil et complexe. L’idée n’est pas de chercher un coupable ni une victime mais d’être responsable de soi-même et d’assumer sa part.
Selon moi se limiter à 2 stéréotypes pour expliquer une relation de ce type a un côté « dangereux ». Je pense exactement la même chose concernant les discours sur les âmes jumelles.

Donc au-delà des rencontres et des situations, pour moi la vraie question est pourquoi les vivons nous? Que nous disent-elles sur nous? Les autres et soi?

Toutes nos relations sont des révélateurs/élixirs de vérités.
Nous avons tendance à nous focaliser sur l’autre, faire son analyse, dresser son portrait, décortiquer son comportement, se focaliser sur eux. Observer leur comportements oui mais ne pas oublier d’observer également les nôtres. Sinon aucun interêt.
Il est pour moi évident que nous passons parfois/souvent/le plus souvent à côté de ce qu’ils nous montrent sur NOUS quand nous y sommes confrontés. Et pourtant c’est tout l’exercice.

Ce sont des effets miroirs qui en disent long et nous guident sur notre chemin de guérison, de transformation.
Ce ne sont pas des « mauvaises rencontres », ni le diable, ni de la malchance, ni un mauvais sort même si elles font mal et blessent, même si elles génèrent de l’injustice, de la colère, de la frustration, de la déception, de la désillusion, de la méchanceté, de la violence, etc.
Voir nos blessures, se reconnecter à elles, leurs mémoires, leurs impacts, observer nos réactions, nos interprétations, nos propres mouvements, nos croyances, nos peurs, nos émotions, nos ressentis, nos sensations, etc, est une base de travail, une opportunité, sa matière première pour pouvoir évoluer, continuer de cheminer.
Cela permet de voir. Mise en lumière. Action.

La loi de l’attraction, la lumière c’est aussi cela et pas que ce qui nous arrange en fonction de la situation

Car avant tout, même si cela peut paraître fou, inacceptable, injuste et déchirant ce n’est pas un hasard, c’est souvent cohérent avec son plan divin, son plan d’incarnation et ce que nous sommes venus vivre dans cette vie nourrissant bien souvent un projet plus grand pour nous que nous découvrons en le vivant.

Chercher la cohérence en donnant du bon sens à ses relations, ses rencontres même les plus difficiles et toxiques pour soi nous aidera à les quitter physiquement, énergiquement et à trouver l’apaisement.
Parfois il y a urgence, des dangers à fuir et quand c’est fait il y a un temps de cicatrisation qui pourra se faire en comprenant et en acceptant ce que la vie nous dit et offre grâce à cette expérience aussi douloureuse soit-elle.

Voir ce que cela nous apporte demande un gros travail d’introspection et de pratiquer l’effet miroir.
Chaque rencontre est unique, chaque personne est unique, chaque histoire est unique. Même si l’on peur retrouver/regrouper des similitudes, l’idée est de prendre le temps de se réapproprier sa rencontre et d’en extraire le nectar, la voix de la vie, d’en déceler son message pour avancer autrement et ce que la vie nous dit à NOUS, grâce à l’AUTRE.
Ce type de rencontre ne nous apporte pas rien, c’est faux de le voir ainsi selon moi.

Le temps est notre allié, l’eau coule et notre regard change progressivement. Le temps de la cicatrisation oeuvre.
Se réconcilier avec ses rencontres c’est se réconcilier avec sa vie.
Adeline Ferlin

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