La peur d’aimer et d’ouvrir à nouveau son coeur

La peur d’aimer et d’ouvrir à nouveau son coeur

La peur d’aimer n’est parfois pas le terme approprié pour aborder ce thème si sensible. Nous n’avons pas peur d’aimer. Nous craignons les conséquences de cette ouverture de coeur.
Le coeur connait des blessures et ne veut pas les revivre. Alors pour s’en épargner il se coupe, se referme, s’endurcit pour se protéger de tout éventuel danger pour lui. Se sentir en insécurité en amour est courant. Celle-ci révèle ce que nous craignons de revivre et pour se protéger nous avons toutes et tous des réflexes de protection.
Ces derniers sont souvent pointés du doigt, incompris et jugés par les autres et nous-même. Mais à ce stade-là et à ce moment-là nous ne savons pas faire autrement. Nous n’avons pas encore appris. Nous en touchons les limites, nous voyons bien que nous sommes coincés entre l’ouverture et la fermeture. C’est le système de protection que nous percevons, qui peut nous faire croire cela.

Il y a des blessures liées à l’amour et seul l’amour peut les réveiller.

Réveiller les blessures d’amour au sein du couple permet d’entrevoir nos aspirations, vers quelle version du couple nous voulons aller, ce qui nous inspire et nous motive. Comprendre nos blocages et nos systèmes de protection c’est accueillir ce qui a été vécu, souvent dans une vie antérieure. Nous avons été tellement marqué que le « plus jamais » peut prendre des proportions qui se révéleront de plus en plus excessives et nous empêcheront d’ouvrir à nouveau ce coeur. Des rencontres le permettront. Le retour de l’amour nous percutera, nous renversera, nous foudroiera, nous bousculera dans nos systèmes de protection.
Aimer ne suffira pas à revoir sa copie sur comment se protéger. L’idée est d’accepter qu’en fonction de notre avancée, des rencontres engendrent malgré elles le réveil des blessures d’amour. Pour cela il faut aimer. Si on ne réveille pas l’amour on ne peut réveiller les blessures du passé qui vont avec.

Car au delà de nos croyances, nos blessures nous guident et c‘est ainsi que nous arrivons à les transformer et à les guérir, en sachant s’en servir, en tenir compte pour construire, co-construire notre relation future, que ce soit avec notre partenaire actuel ou celui/celle que l’on ne connaît pas encore. Ce que nous ne voulons plus vivre permet d’affiner la voie du coeur et de veiller à ce que cela ne se reproduise pas ou plus à l’avenir.

Se sentir en sécurité en amour est essentiel et c’est à nous d’y veiller.

Se protéger est légitime. Mais si se protéger c’est se fermer à l’amour alors nous en toucherons les limites et c’est bien le but. Ne pas se limiter à ce qui nous fait mal et ne plus rien vivre, se fermer des portes et tourner en rond. Nous n’avons pas envie de revivre des situations déjà vécues et nous exprimons bien souvent l’intention de ne pas le revivre en disant “j’ai peur”. Souvent marqués et traumatisés par des expériences passées, nous nous bloquons par protection. C’est le but de ne pas y re aller. Mais ce n’est pas le but de s’empêcher de vivre des expériences nouvelles non plus. Au sein du couple qui est la relation la plus intime, la plus profonde, on ne se cache rien. Il n’y a pas de place pour tout cela et c’est notre aspiration.

Il y a un chemin pour y parvenir, des étapes à franchir. C’est un parcours initiatique. À nous de l’accepter ou non.
On aspire bien souvent à être totalement soi, sans fard, sans masque et à offrir à notre partenaire la même chose. Se montrer et être tels que nous sommes ici et maintenant. C’est la personne qui nous connaît le mieux, qui sait tout de nous, nos pensées, nos secrets, nos imperfections, nos maux, nos états d’âme. On se livre, on s’expose pleinement, d’où la nécessité de se sentir en confiance et en sécurité.
« Je n’ai pas peur d’aimer, je n’ai pas envie de revivre la trahison, l’abandon, le rejet, l’attente etc..» Mais est-ce possible?

Nos aspirations représentent des expériences encore jamais vécues jusqu’alors.

Se connaître est donc la clé, non pas en anticipant ce qui va arriver mais en se fiant à soi. Savoir ce que nous voulons et ne voulons pas est nécessaire pour s’orienter et être aligné avec nos choix.
« Sauras-tu reconnaître l’attente? Et tout ce que tu ne veux pas revivre? Peux tu te fier à ton instinct de reconnaissance pour savoir cette fois-ci l’identifier et l’éviter? Te fais tu assez confiance pour compter sur toi et savoir ce que tu veux et ne veux plus? » Puis bien-souvent on va le revivre, l’effleurer pour se rappeler ce vécu et ne pas oublier. Le but est effectivement de ne plus souffrir et pour cela d’arriver à en faire quelque chose et ne pas être pétrifié et paralysé par le souvenir. Notre vécu est notre matière première. C’est elle que l’on travaille pour en faire quelque chose et ne pas rester planté avec notre vécu et tout laisser pourrir.

Ne rien en faire n’est pas notre nature. Il faut du temps pour cela et parfois des vies s’écoulent pour l’aborder de nouveau car c’est tellement à vif, tellement déchirant, tellement marquant qu’il nous faut être prêt pour l’aborder de nouveau. La vie nous dit quand et la rencontre avec certaines âmes le permettra, comme celle des âmes jumelles par exemple. Réveiller l’amour réveille la blessure qui va avec. On comprend sa blessure en conscientisant ses réflexes de protection quand on se retrouve dans la situation. Impossible de l’anticiper et de le contrôler. Face à nos réflexes de protection et celles des autres, nous sommes souvent intolérants et jugeants. Nous culpabilisons et nous rejetons la faute sur soi et ou sur les autres.
Ce n’est pas la finalité de ce réveil. La prise de conscience ne sert pas à se taper dessus ni à s’en vouloir. Ce sont des réflexes très instinctifs et on ne s’en rend pas forcément compte.

Nos systèmes de protection dépendent de nos blessures.

Nous pouvons aussi bien bâtir et façonner une forteresse autour de nous comme ne mettre aucune limite et tout accepter. Fermer son coeur à sa façon, pensant alors à ce moment-là (je précise) que c’est la seule solution de s’éviter une flèche qui nous a transpercé le coeur par le passé.
« Ainsi je suis certain que cela ne se reproduira pas. » ET « Le problème c’est que je me coupe de l’amour aussi. Je me ferme et je ne donne plus, je ne reçois plus. Avec le temps et à la longue c’est tout sec. » ET « À quoi bon la vie et vivre sans amour, sans aimer et se sentir également aimé? » Elles sont propres à chacun et il sera judicieux d’observer dans la matière comment elles se manifestent. Les regarder avec amour et non rejet, ni jugement. Les regarder sans avoir honte et comprendre que c’est vital et une histoire de survie. Se prendre au sérieux et remonter le filon, comprendre la suite logique et regarder tout cela autrement. Notre mode défensif est parfois tellement ancré que difficile de s’en séparer. Plus nous nous défendons plus nous avons été blessé. C’est ainsi. Il est faux de croire que la finalité n’est plus de se défendre et de se protéger. Beaucoup parlent d’ouverture de coeur et veulent se débarrasser de leurs systèmes défensifs mais attention, la finalité est de savoir se protéger autrement.

C’est vers « aimer » et « protéger son coeur » autrement « sans le fermer » que l’on chemine.

La finalité n’est pas de se protéger de l’amour ni de son don mais des flèches qui pourraient l’atteindre et le blesser à nouveau. Pour les reconnaître c’est une démarche personnelle car seul celui qui le vit peut ressentir de la souffrance, de la douleur et alors se demander ce qui le blesse à ce moment là, identifier l’origine et ce que cela déclenche en lui. Bien souvent nous tremblons, nous allons essayer pas à pas à notre rythme d’ouvrir son coeur et apprendre à se protéger autrement, en repérant ce que nous ne voulons plus. En osant passer sa route pour aller à notre essentiel du moment. La peur exprime une prise de conscience pour nous orienter. Elle est un guide précieux pour avancer et non pas pour nous bloquer. Nous avons de la mémoire et c’est pour nous en servir. Nos peurs nous montrent d’où on vient et où on veut aller pour parfois oser passer notre route où autrefois nous nous sommes arrêtés. C’est loin d’être de l’imagination, c’est l’expression d’une conscience, d’un vécu, d’une trace, d’une marque sur nous, comme sur le tronc d’un vieil arbre. Imaginer le pire des scénarios n’est pas fou mais exprime un vécu passé qui n’est pas/plus le présent.
Quand nous sommes bloqués dans notre passé, la difficulté est de confondre passé et présent. Cela fausse notre perception d’où la nécessité de faire preuve de discernement. Notre passé est notre bagage pour aborder le futur autrement et non pas pour devenir un poids et nous empêcher d’avancer. C’est le autrement que l’on va chercher. Se sentir à sa place dans son couple est une quête existentielle. Se sentir à la maison, dans son foyer et en sécurité car ici rien ne peut m’arriver et y veiller. On ouvre pas son coeur à n’importe qui. Quand nous sommes à coeur ouvert, nous sommes vulnérables et la confiance absolue en l’autre est nécessaire. Inversement.

La base de toute relation est la confiance qui cimente la sécurité.

Savoir que l’autre est incapable de faire mal, de blesser et si il/elle est face à ses réflexes de protection quand il/elle se sent blessé alors il/elle est capable de les gérer en faisant preuve de discernement, de se prendre en main et d’en faire quelque chose à son échelle individuelle qui sera au service de cet amour, de son couple et non à l’encontre. La responsabilité, la maturité, le discernement, l’humilité sont au service de l’amour. L’amour ne suffira pas. Il nous faut tout le reste en plus. C’est un tout. L’amour et la maturité nécessaire à l’échelle individuelle. Avoir la même aspiration ne suffit pas. Nous voulons tout vivre, tout de l’autre, tout donner de soi. Alors quand on veut Tout, on vit Tout et on partage ce Tout. Se retrouver autour de ce feu et partager nos expériences de vie, se les raconter mais surtout se les offrir en les incarnant. Nous rentrons de part et d’autre d’une longue épopée et retrouver son Amour c’est rentrer à la maison et enfin mettre à profit tout ce que nous avons appris, compris. C’est partager nos richesses de vie, nos trésors et notre accomplissement personnel. Se regarder et voir en l’autre son histoire, son unicité et tout ce qu’il/elle a réalisé, son chemin, son parcours qui l’ont façonné, nourri, guidé, soutenu, son courage d’avoir rien lâché pour arriver là aujourd’hui et en prendre soin. L’amour est précieux alors prenons en soin soi-même et veillons à ce que notre partenaire en fasse autant et réciproquement.

Adeline Ferlin – Mars 2023

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