Pas si facile que de renaître de ses cendres

Sans le savoir, renaître nous met face à la peur de l’inconnu

Quand on parle de renaissance, on s’imagine beaucoup de choses. Il est courant de projeter sous différentes formes le renouveau et ce sont souvent des images/symboles agréables qui illustrent du printemps, la vie,le mouvement, le changement, la libération.
Pourtant au-delà des métaphores, l’intention de renaître veut aussi dire faire face à l’inconnu. Quitter le connu ( ici fin de cycle – mort d’une version de nous erronée) c’est arriver à ne plus regarder derrière nous pour oser sauter dans le vide en ne sachant pas du tout ce qui nous attend.
Nous restent les repères du passé que nous connaissons trop bien mais qui paradoxalement même si nous n’en voulons plus vont nous rassurer. Un temps. Car face au vide c’est mieux que rien.
Cela explique pourquoi il est courant, sur une temps indéfini, de préférer vivre son présent en restant dans ses repères du passé plutôt que de se retrouver dans aucune visibilité face à l’inconnu.

Nos repères rassurants du passé

Cela explique pourquoi il est courant, sur une temps indéfini, de préférer vivre son présent en restant dans ses repères du passé plutôt que de se retrouver dans aucune visibilité face à l’inconnu.
C’est beau dit comme cela et c’est du bon sens. Pourtant, n’oublions pas que c’est aussi ce qui peut expliquer en partie nos blocages, le sentiment d’être figé, paralysé malgré toute la conscience embarquée et la lucidité sur certaines situations.
Ce que j’essaye de dire c’est que nous n’aimons pas ne pas savoir ce qui va se passer. Nous arpentons un nouveau chemin jamais exploré et même si cela paraît existant et aventureux, quand nous devons y faire face, on ne voit plus la renaissance du même oeil. Et selon moi c’est tout à fait légitime et naturel de de vivre ainsi.

Inconnu et lâcher prise ne font qu’un

Nous n’aimons pas ne pas savoir et quand c’est le cas nous cherchons à être rassuré. Nous n’aimons pas nous tromper, ne pas avoir de repères, de visibilité, avancer à l’aveugle. Nous cherchons à faire les bons choix, à être dans le vrai. On s’imagine alors toutes les éventualités, les « si »naissent à profusion. On ne peut projeter que ce nous avons déjà connu dans cette vie et les vies passées sur l’inconnu et c’est là où nous sommes face à nos systèmes de défense qui sont la conséquences de ce qui nous a le plus blessé, marqué. Et si….et si….et nos craintes surgissent tout autant naturellement. Assumées ou pas, cachées ou pas,elles sont en nous. Tout est là. On ne veut pas revivre ce qui nous a tant blessé. Alors on se bloque par   et parce qu’à ce moment là on ne sait pas encore faire autrement. C’est alors l’occasion, l’opportunité pour nous d’apprendre. C’est bien à partir de là que nous dessinons notre nouvelle version de nous-même.
Renaissance & Inconnu ne font qu’un.
Inconnu et lâcher prise ne font qu’un.

Changer notre regard sur les blocages

Un blocage nous met face à un système et un réflexe propre souvent de défense/protection et il n’est jamais là pour rien. Il y a forcement un explication qui tient la route et qui demande à être conscientisée pour voir en lui ce qui demande à être dépassé.
Que nous dit-il? Il est temps d’écouter et d’entendre.
Le temps des blocages est un espace dans lequel on peut se sentir coincé, prisonnier entre le passé et le futur. C’est un réel SAS qui demande à être abordé autrement pour comprendre à quoi il sert. C’est en réalité une véritable mue.
C’est un temps intermédiaire nécessaire pour mettre en lumière ce qui demande à évoluer justement. Se libérer de nos blocages vient de là. On bloque souvent sur le fait d’être bloqué pensant que cela n’est pas normal. On ne pense qu’à se débloquer et comme on y arrive pas simplement on le décidant on nourrit l’échec, celui de ne pas arriver à en sortir, à s’en dépêtrer. On ne voit pas d’issue.
Il est vrai qu’il est désagréable et contrariant d’être bloqué car émerge la sensation de ne pas avancer. C’est aussi ce qui nous motive pour en sortir.

« Je suis bloqué(e), je ne comprend pas, ce n’est pas normal ».
Si, c’est normal. Il est pour moi évident de changer son regard sur les blocages, de cesser de croire qu’ils nous empêchent d’avancer et contre toute attente d’arriver à comprendre que ce sont nos blocages qui nous permettent d’avancer, d’évoluer et de progresser. Ils représentent le potentiel, la continuité de ce qui a été connu et qui a atteint ses limites pour comprendre les points à améliorer, à développer et ainsi aller vers une version plus aboutie, plus complète de soi-même.

La foi pour accepter l’inconnu

C’est de l’évolution pure et brute.
Rien de plus que de l’alchimie en pratique.
Et l’inconnu révèle et sublime nos blocages, fruits du connu.
Il est juste de dire que nous sommes tous différents face à l’inconnu, la foi et le lâcher prise.
Nous ne pouvons comparer la façon de l’aborder. Je peux juste dire que c’est progressif et que rien ne se fait d’un coup tout seul.
La foi nous permet de tout traverser, de tout vivre et d’aborder l’inconnu différemment.
La foi nous permet d’accepter de ne pas savoir ce qui va se passer.

Adeline Ferlin – Août 2022

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