Le besoin de se sentir spécial et unique aux yeux des autres

Le besoin de se sentir spécial et unique aux yeux des autres

Exister et avoir de la valeur aux yeux des autres regonfle à bloc le besoin existentiel en réponse aux blessures existentielles.

Pour rappel, nos blessures existentielles touchent en plein coeur notre droit à l’existence et notre valeur.

*Attention, mes propos ne remettent pas en question le fait d’être spécial pour quelqu’un et inversement, mais évoquent ici le besoin de le devenir et de tout faire pour dans le but de sentir exister et avoir de la valeur.

Quand sa propre existence dépend de l’autre, un dépendance existentielle s’explique. C’est une nécessité vitale que l’on prend peu ou pas assez au sérieux ou du moins à sa juste échelle (profondeur). Le mal-être existentiel est bien plus insoutenable qu’on ne le croit et pour y survivre tous les moyens sont bons. Y mettre un terme ou trouver des ressources existentielles extérieures devient un système de survie.

Quand le sentiment de n’être rien et aucune valeur, je peux juste vous dire que cette sensation là personne n’a envie de la ressentir et de la vivre.

Il est alors logique de tout mettre en œuvre pour exister, trouver sa place auprès des autres et chercher à avoir de la valeur ( de l’importance) auprès d’eux. Ainsi chercher à se sentir désiré, adulé, apprécié, adoré, valorisé, indispensable, important, extraordinaire, admiré, demandé, sollicité, préféré, félicité, reconnu, valorisé, complimenté et tant d’autres choses prend tout son sens.

Et dans ce besoin existentiel, il est plutôt courant de vouloir créer une dépendance à soi de l’autre pour se sentir utile et servir à quelque chose et surtout pas à rien…et ainsi exister.

Les besoins rencontrent les autres besoins et les co-dépendances s’auto-nourrissent.

« Quand on a besoin de moi, j’ai de la valeur. Quand je me sens indispensable, j’ai de la valeur. Quand les gens m’acclament, j’ai de la valeur. Quand je sens que je fais briller les yeux des autres, j’ai de la valeur. Quand je répond à leur besoin, attentes, je les satisfait et j’ai de la valeur. Quand les gens likent ma photo, j’ai de la valeur. Quand je leur provoque du wahou j’ai de la valeur. Quand ils pensent à moi, j’ai de la valeur. Quand ils me flattent, j’ai de la valeur. Quand j’attire les regards, j’ai de la valeur. Quand on me tarit d’éloges et de compliments, j’ai de la valeur. Quand on s’intéresse à moi, j’ai de la valeur, etc. »

Mais que se passe t’il quand ce besoin n’est pas satisfait?

« Quand on n’a pas besoin de moi, je n’ai pas de valeur. Quand je ne me sens pas indispensable, je n’ai pas de valeur. Quand personne ne s’intéresse à moi, je n’ai pas de valeur. Quand personne ne prend de mes nouvelles, je n’ai pas de valeur. Quand ils ne me demandent pas mon avis,  je n’ai pas de valeur. Quand je ne leur suis plus utile, je n’ai pas de valeur. Quand je n’attire pas les regards, je n’ai pas de valeur. Quand ils ne me flattent pas et ne me complimentent pas, je n’ai pas de valeur. Quand je dérange , que l’on m’abandonne ou rejette, je n’ai pas de valeur. Quand je sens que je suis de trop ou ne me sens pas le/la bienvenu(e) je n’ai pas de valeur. Quand ils ne likent pas ma photo ou mon texte, je n’ai pas de valeur. Quand je suis transparent(e), je n’ai pas de valeur. Quand on ne me pose aucune question sur moi, je n’ai pas de valeur, etc.».

Comment ne pas chercher à être spécial et unique pour les autres quand sa valeur et l’estime de soi dépend uniquement d’eux?

Et puis dans certaines relations, on peut chercher l’exclusivité car on kiffe et sur-kiffe d’être le seul et l’unique mais surtout le plus important, la priorité absolue, avant tout le monde et tout le reste, être le premier et le rester,  le favori pour toujours et à l’infini => besoin de sécurité existentielle absolue.

Un exemple tout bête:

  • À qui ça n’a jamais traversé l’esprit, suite à une rupture amoureuse, de vouloir au plus profond de soi rester l’unique dans le coeur et l’esprit de l’être quitté ou qui nous a quitté? Qui n’a pas, ne serait-ce qu’une seconde espérer rester la personne la plus marquante et la plus « spéciale » dans sa vie?
  • Qui, sans jamais osé le dire, n’a pas eut envie que son ex ne s’en remette pas vraiment, ai des regrets et espère très égoïstement qu’il/elle ne trouve pas mieux que vous? Qui n’a pas culpabiliser en pensant cela?

Alors rassurez-vous, ce réflexe que peu ose avouer (sentiment de honte, de vexation et de rancune), symbolise en réalité le besoin de rester irremplaçable (et donc unique et spécial).

Partant du principe que nous sommes toutes et tous des êtres spéciaux dans le sens unique du terme, personne ne nous ressemble à 100 % ce qui fait que sans chercher à l’être ou le devenir nous le sommes déjà par définition.

L’affirmation de cette unicité vient par la quête identitaire qui se forge e se révèle au fil du temps. De plus le fait d’être unique revient à dire que nous sommes différents les uns des autres. Dans un monde où il est difficile de tolérer la différence, il est légitime de se  sentir divisé et en dualité avec 2 besoins opposés:

  • celui d’être unique et spécial
  • celui de ressembler à tout le monde, être dans la norme et rentrer dans les cases des autres pour éviter d’être différent et ne pas se sentir “anormal”, rejeté, incompris…

Chaque être n’en reste pas moins unique et différent. Personne n’est vraiment “normal” pour l’autre quand il est dans sa normalité.

C’est très justement cette différence qui rend les êtres, les relations d’amour, les rencontres, les combinaisons, les partenariats et les expériences uniques naturellement par essence et sans chercher à le vouloir et le provoquer. Tout est spécial. Il est important de ne pas en douter même si certains s’amusent à nous faire croire le contraire par le mépris, l’indifférence et autre comportement pour signifier que nous sommes rien à leurs yeux et coeurs. Ils seront toujours uniques pour nous et il en est de même pour eux.

Rien ni personne ne pourra remplacer personne. Même si une autre personne prend notre place, que l’on se fait éjecter, remercier ou que nous choisissons de quitter une place, personne ne vraiment remplace personne. Nous laissons tous notre emprunte vibratoire qui est notre ADN vibratoire.

  • Une personne est par définition irremplaçable ( attention à ne pas confondre avec indispensable).
  • Une personne n’est pas plus « unique » qu’une autre.
  • Une relation n’est pas plus « unique » qu’une autre.

Pour se sentir unique et spécial, être l’élu et choisi il faut savoir mettre toutes les chances de son côté pour plaire, devenir attractif et en quelque sorte devenir extraordinaire pour sortir du lot.

Quand on croit encore que l’extraordinaire est éblouissant par sa rareté (donc précieux et a de la valeur) être dans sa normalité devient « ordinaire » ( alors que c’est son ordinaire pour soi) et éblouie par sa banalité. Être comme tout le monde, ne pas sortir du lot et ne pas être « rare » fait que l’on perd de la valeur (on se croirait presque dans les cotations des actions à la Bourse).

  • Alors vous sentez-vous spécial ou banal aux yeux des autres ?
  • Et à vos propres yeux, vous sentez vous spécial ou banal ?
  • Et pour être spécial aux yeux des autres, qu’êtes vous prêt à faire ou à être ?
  • Et quand ces mêmes yeux ne font plus de vous une personne unique et spécial pour eux, remettez-vous en question votre valeur?
  • Vous sentez-vous unique sans chercher à l’être?

Pour finir, je voudrais dire que beaucoup de personnes ressentent de la honte face à leurs comportements de dépendances et leurs besoins existentiels. Beaucoup se trouvent des excuses ou se cachent derrière les besoins des autres jusqu’à parfois leur reprocher leurs propres dépendances alors qu’eux-même ont besoin des leurs.

Pourtant il n’y a rien de honteux à tout cela car nous passons toutes et tous par des phases de dépendances et d’émancipations.

Elles sont parfois différentes et complémentaires mais peuvent atteindre leurs propres limites permettant alors de se remettre en question non pas pour se juger et s’en vouloir d’être ainsi ( ça ne changera rien) mais pour essayer de sortir de cette co-dépendance.

Une émancipation passe par un sevrage en allant chercher en soi ses propres ressources pour prendre une forme d’autonomie existentielle. Oui nous n’avons plus besoin d’eux et cela peut du coup en blesser plus d’un et une.

Le besoin d’être unique quand il s’estompe change notre rapport aux autres. Des liens évoluent ou se coupent, d’autres se créent et poussent, nous n’allons plus vers les autres pour les mêmes raisons, nous évoluons différemment. Finalement ce qui reste c’est l’envie et le besoin d’être soi que l’on soit spécial ou pas pour les autres.

Quand le monde extérieur reconnaît naturellement et exprime spontanément ce en quoi nous sommes spéciaux pour eux sans chercher à l’obtenir ni rien attendre, cela devient une surprise, un cadeau, un bonus et fait chaud au coeur dans le sens où c’est encourageant de ne plus le rechercher. Finalement n’est-ce pas “être authentique et s’assumer”, être soi-même qui devient spécial, rare et inspirant?

Je ne sais pas le dire autrement mais cela procure une toute autre saveur comme si cette fois-ci c’était vrai.

On ne devrait pas avoir honte de parler de ses dépendances existentielles. On devrait au contraire être fier d’avoir le courage d’en parler et les reconnaître. C’est une émancipation supplémentaire que d’arriver à le faire. Sans cette reconnaissance, l’émancipation dite existentielle ne peut poursuivre sa route.

Adeline Ferlin

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