Dépendance affective: discerner le manque de soi et le manque de l’autre.

Dépendance affective: discerner le manque de soi et le manque de l’autre.

Beaucoup pensent être dépendants affectifs quand ils sont en manque de l’autre et en souffre. Ce terme est couramment utilisé, un peu trop vite à mon goût. Car le manque de l’autre peut cacher le manque de soi.
Il y a des nuances à considérer et il est important de savoir se situer entre les 2 manques.

Nous passons toutes et tous un jour ou l’autre par la dépendance à l’autre, le sevrage de l’autre et puis le manque de l’autre. C’est une libération, une forme d’émancipation qui change progressivement nos relations à l’autre.
Nous passons du besoin de l’autre à l’envie de l’autre. Cela change tout. Même si le sentiment de solitude persiste.

Une dépendance affective exprime un besoin intérieur inassouvi par soi-même même. Il est un gouffre existentiel et parfois sentimental que nous cherchons à remplir en allant chercher à l’extérieur ce que nous sommes incapables de faire par nous-mêmes.
La dépendance exprime ici un manquement personnel de soi et non de l’autre. Nous nous manquons à nous-mêmes. Nous sommes alors notre propre absent.

Le manque vient ici colorer l’absence d’une personne, d’une sensation, d’un vide mais de qui? De l’autre ou de soi-même?
Même si l’autre est absent je peux être, exister et ne pas/plus être dans le manquement de moi-même.
Cela ne vient pas plus altérer sa propre existence. Je ne dépend pas de son regard pour savoir qui je suis et ce que je vaux.
Sans l’autre j’existe. Qu’il/elle soit là ou pas, j’existe, je ne suis pas rien.

Cela n’a rien à voir avec la dépendance, le besoin de l’autre pour être.
Une évolution a eut lieu.

On ne peut remplacer un absent. Et il est naturel de ressentir le manque de soi et de l’autre.
On peut très bien vivre avec soi-même, ne pas/plus être dans la dépendance, et ressentir cette absence, ce vide.
L’envie est alors d’être toujours soi avec l’autre.

Ce sont 2 manques différents et par ailleurs nous nous comportons différemment en fonction de qui nous manque. Moi ou l’autre? Les deux bien souvent.

On commence par soi en général pour ensuite aller vers l’autre sinon le rapport à l’autre est bien souvent faussé. Nous ne sommes pas avec l’autre pour les mêmes raisons et parfois cela se mélange.

Se manquer à soi-même n’empêche en rien le sentiment de manque de l’autre que personne ni nous-mêmes même ne peut remplacer.

Adeline Ferlin

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