Ce qui fût la miette de pain hier peut devenir la cerise sur le gâteau demain.
C’est l’amour de soi qui permet cette transformation.
Quand nous avons un besoin que nous n’arrivons pas à combler par nous-même nous allons naturellement et instinctivement le chercher chez l’autre. Notre demande devient une attente. C’est notre premier réflexe et nous fonctionnons tous et toutes ainsi.
Quand cette demande est plus précisément le besoin d’être aimé et reconnu à notre juste valeur, nous attendons donc des autres qu’ils le fassent.
Quand ils ne le font pas ou pas assez ou mal, nous allons avoir un autre réflexe qui sera de croire que c’est à cause de qui nous sommes ou ce que nous faisons ou ne faisons pas. En tout cas nous en sommes l’explication, l’origine.
Nous remettant quasi en question systématiquement, même sur des aspects qui ne nous concernent pas, nous cherchons à expliquer tant bien que mal pourquoi nous ne recevons pas cet amour. En réalité il ne sont pas encore en capacité de nous donner cet amour tant attendu et nous ne sommes pas en capacité non plus de le recevoir.
L’amour de soi est ce qu’il y a de plus profond, de plus existentiel, vital et essentiel.
C’est bien cela qui est sacré. C’est donc aussi ce qu’il y a de plus blessant quand nous ne le recevons pas des autres et de nous-même.
C’est en le ne recevant pas, peu ou plus que nous en reconnaissons la valeur et que nous en prenons conscience. Non pas pour nous punir, nous en priver et nous rendre malheureux mais pour nous permettre de créer avec ce qui nous a tant manqué justement.
Il est vrai que l’on ne peut vivre sans amour et sans eau fraîche. A ce stade de notre évolution et grâce à notre expérience de vie ( ensemble de notre parcours initiatique lors de toutes nos incarnations) nous avons cette vérité, cette connaissance.
L’amour ne nous manquerait pas si nous ne savions pas ce que c’est. Donc pas défaut nous avons la connaissance de l’amour.
Nous évoquons ici une manque, une nécessité vitale, ce qui explique en grande partie nos comportements extrêmes, troubles, choix, masques vis à vis des autres pour ne pas ressentir et vivre ce manque. Avec l’absence d’amour de nous, l’autre devient notre seule solution pour survivre, comme nous pouvons penser l’être inversement pour d’autres dans la même situation que nous. Ils sont des bouées pour nous et nous sommes des bouées pour les autres.
À un enfant qui ne sait pas nager on va dans un premier temps lui donner une bouée le temps d’apprendre à nager.
Dans la vie, en tant qu’enfant de la création, nous allons tous un par un et sans exception, apprendre à notre rythme, à lâcher nos bouées pour arriver à nager seul(e).
La liberté, l’autonomie.
Quand nous avons besoin des autres pour avoir le droit d’exister, reconnu, compris, légitimé, entendu, accueilli, accepté et simplement aimé dans notre nature véritable, nous aurons, malgré tous nos efforts, l’impression de ne jamais recevoir assez. Ce ne sera jamais suffisant.
Nous ne seront jamais comblés, d’où cette forte sensation en parallèle de ne jamais être pleinement satisfait. Nous voulons toujours plus. Nous attendons des autres quelque chose qu’ils ne peuvent nous donner alors que nous leur donnons ce que nous aimerions aussi recevoir à notre tour. Nous voulons simplement recevoir la même chose. Sentiment profond d’injustice et de donner plus que l’on ne reçoit.
Aparté : notre exigence sera connotée “négative” par les autres car trop élevée et va pour la plupart semer le doute en nous. Cela peut induire des remises en question telles que: ” j’en demande trop, je ne sais pas me satisfaire de ce que j’ai, je ne suis jamais content, je veux plus”. C’est en revoyant ses critères à la baisse, en doutant de nos aspirations, en cessant d’y croire que la tristesse nous envahit.
Le plus ici viendra de nous et pas des autres.
Quand on souhaite reprendre sa place dans tous les aspects de notre vie on apprend à cesser d’attendre des autres qu’ils le fasse à notre place.
D’ailleurs quand nous recevons des autres il est honnête de dire que cela ne nous suffit pas.
C’est à ce moment là que la sensation de recevoir des miettes de pain se fait ressentir. En fonction de notre état d’âme nous pouvons nous en vouloir ( ex: je devrais être contente mais cela ne me suffit pas c’est pas normal, c’est moi qui ai un problème = culpabilité), être en colère ( ex: après tout ce que j’ai fait pour lui/elle, c’est tout ce qu’il/elle me donne?), être dans une gratitude sur-dimensionnée ( ex: dire 50 fois merci, être dans le refus ex: ne pas se souvenir ni entendre, faire comme si de rien n’était), être mal à l’aise ( ex: rougir, dire non, ne pas savoir où se mettre), ne pas y croire, être suspicieux ( ex: si il me donne ou me dit un truc gentil c’est qu’il veut obtenir quelque chose de moi)…etc.
Paradoxalement cela va même intensifier la douleur et nourrir nos croyances comme celles de ne pas mériter l’amour, ne pas croire en l’amour, douter que c’est possible, en la sincérité de l’amour, ne pas être aimable, pas assez important, à la hauteur…etc.
Quand nous dépassons cela grâce à un long travail sur soi qui est de s’aimer seul(e), j’insiste bien sur le fait d’y arriver SEUL(E), ce qui était avant perçu comme une miette de pain deviendra alors la cerise sur le gâteau.
Tout ce qui viendra de l’autre, quelque soit la proportion ne sera que du bonus, du plus. Et quand il n’y aura pas d’amour, l’indifférence la plus absolue, alors l’amour de soi nous suffira.
Nous savons alors nager seul(e) et n’avons plus besoin de bouées pour nous en sortir.
Nous allons alors demander à rencontrer des personnes qui savent comme nous nager seuls.
La dynamique va complètement changer.
Ne nous sentant plus dépendre des autres pour se sentir reconnu(e) et aimé(e) à notre juste valeur, l’autre va prendre une place différente dans notre vie.
A ce moment là nous n’irons plus vers les autres par besoin mais effectivement par envie.
Notre don à l’autre va changer. Il sera plus juste.
C’est seulement à partir de là que l’on peut se sentir légitime de dire que l’on sait aimer sans attendre en retour.
Il est possible d’aimer sans attendre en retour des autres seulement quand nous n’avons plus besoin d’eux pour se sentir aimé, reconnu et légitime.
La guérison spirituelle le permet.
Adeline Ferlin
Tous droits réservés©Adeline Ferlin- Janvier 2020
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