La dualité est créative, elle est une tisserande, à l’origine de l’Unité.

Nous sommes sa création.

Le monde extérieur reste et restera le monde extérieur avec ses multiples facettes, des plus sombres au plus lumineuses. Le monde EST notre roue de la transmission grâce au décalage de conscience et à ses différences, même les plus opposées à ce que nous sommes aujourd’hui.

Il évolue, il change tout comme nous au fil du temps, des époques et ne cessera de vibrer avec ses décalages qui génèrent et continueront de générer incompréhension et injustice.

Il est et reste notre repère essentiel, notre référentiel tout le long de notre métamorphose, progression individuelle et intérieure.

Il y a ce que nous étions et ne sommes plus. Et on peut dire ce que l’on veut c’est bien grâce à lui et toute cette disparité qui le caractérise que nous évoluons.

L’ombre du passé devient le lumière de demain.

L’ombre révèle la lumière et ne l’engloutie pas.

Le monde extérieur permet de savoir où nous en sommes sur notre chemin individuel, telle une grille dévaluation.

Il y a un avant, un pendant et un après.

L’ombre de ce monde, ses zones sombres qui tétanisent, effraient, ravagent des peuples de colère, de rage, de deuil, de famine, de douleur, de soumission, de révolte, de génocides, de guerre, de cruauté, de soulèvements, de crimes contre l’humanité, de haine, et tant d’injustices qui, quand elles deviennent trop grandes, réveillent en nous la flamme vitale pour oser lever le poing, hisser le drapeau blanc et se battre non pas contre mais pour renforcer notre foi, fidélité, loyauté et dévotion envers la liberté. Nous savons que c’est précieux, essentiel et élémentaire.

L’ombre embrasse la flamme en nous et la réveille jusqu’à la bousculer, la faire réagir et l’embraser. Sentir de nouveau son feu qui crépite et entendre son chant qui résonne au-delà des contrées les plus lointaines. Entendre son écho dans l’infini de l’univers.

S’allier au Monde en offrant sans compter sa tolérance, sa résilience, sa solidarité, sa révolte, sa révolution, sa foi et être juste pour honorer ce que la vie nous a offert et qui semble si fragile.

Pourtant ce qui paraît fragilisé dans ces moments là se renforcent.

La dualité amène au duel. L’unité amène à réunifier.

La spiritualité n’est pas un duel. C’est la tentative absolue de l’inverse. La paix. On ne peut créer un autre monde plus puissant et intelligent que celui-ci. Créer un monde sans dualité, sans toute sa noirceur c’est se couper de son don, de son enseignement, de sa valeur ajoutée.

Faire disparaître la face noire du monde c’est la solution de facilité et prouve notre incapacité à voir dans l’ombre la lumière. Le yin-yang serait tout blanc. La complémentarité disparaîtrait. La roue de la transmission aussi.

Je trouve cela extravagant de penser ainsi. J’assume de trouver cette approche perchée dans le sens pas réaliste. Il n’y a pas de jugement de ma part. Je peux comprendre cette recherche et cette façon de préférer voir les choses mais pour moi ce n’est pas ce que la vie nous dit ni ne nous enseigne. C’est un passage nécessaire avant d’aller se frotter au sens réel de la dualité et de son existence.

L’ombre aussi difficile soit-elle à accepter, ne détruit pas même si c’est qu’elle semble donner comme message. Alors où est l’illusion, où est la réalité?

Elle permet de reconstruire autrement à chaque fois, elle n’empêche pas la lumière elle la révèle, elle fait souffrir pour aimer mieux et différemment à chaque fois, elle te façonne comme un chef d’œuvre.

Tu es sa création.”

Adeline Ferlin

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