Se connaître n’est pas prétentieux

Se connaître n’est pas prétentieux

Autant c’est compliqué de ne pas savoir ce que l’on veut mais quand on sait cela l’est tout autant. Pas pour les mêmes raisons.

Comme si c’était pompeux, mal apprécié de savoir.

Alors c’est sûr que si on étale son savoir, parlons de soi en permanence ou beaucoup, on peut comprendre certaines réactions car nous même cela peut nous irriter 🙂.

Moi je parle de quelque chose que l’on sait au plus de nous et que l’on sait que l’on ne se trompe pas.

Face à cela, quelques exemples de réactions pour illustrer:

– Tu ne te connais pas tu devrais apprendre à te connaître

– Tu n’as pas confiance en toi, prends confiance en toi

– Tu es dans le contrôle tu dois lâcher prise

– Tu es trop exigeant dans la vie parfois il faut savoir faire des concessions

– Tu es têtu quand même

– Tu n’en fais qu’à ta tête!

– Tu réfléchis et penses trop, détends toi, tu te prends trop la tête

– Etc…et j’en passe

Avec la cerise sur le gâteau qui vient enchanter ce moment: « c’est pour toi, pour ton bien ».

Alors forcement on y pense, on tient compte de tous ces conseils, on s’interroge. Un instant dans le doute on vérifie.

Comme si se connaître n’était pas possible finalement. Comme si ne pas rentrer dans la case de l’autre, son seul référentiel, signifiait la non connaissance de soi.

Comme si sortir de sa case faisait de nous un inconnu. Pour lui oui, c’est certain. Mais peut-être pas pour nous? Si c’est le cas vous savez ce qu’il est temps de vous connaître par vous-même.

Alors c’est la bataille, défendre son idée, son ressenti, sa pensée, puis se justifier, s’expliquer, essayer de faire comprendre qu’en réalité c’est juste parce que l’on sait ce que l’on ne veut ou pas.

On finit par penser que se connaître est arrogant, supérieur et qu’en gros on ne se prend pas pour de la Mmmm.

On peut se penser prétentieux. Puis incompris. Puis pas pris au sérieux. Puis se taire et se terrer. Parfois se révolter comme un sursaut. Il y a tellement d’étapes et de façons de réagir face à cela.

Pas évident d’expliquer sa sincérité dans sa démarche et que c’est vraiment vrai, on se connaît et on s’écoute de plus en plus et de mieux en mieux.

À croire que c’est pas normal alors qu’on a eut cesse de s’entendre répéter et suggérer de faire un travail d’introspection sur soi pour se connaître et s’écouter pour tracer ta route et notre « bien ».

Pourtant si je ne me trompe pas la majorité les gens que je rencontre et accompagné passe quasiment leur vie entière à s’introspecter, se remettre en question, s’interroger, chercher. Ils finissent par trouver. Se trouver. Le graal.

Les gens s’imaginent peut être que cette liberté, savoir qui est on et ce que l’on veut déleste de tout sentiment. Comme une non- attache ( souvent perçue par les autres par une peur de l’engagement) aux gens aux choses, aux lieux…Alors que oui, quand on trace et que l’on est déterminé on sait partir, quitter, s’envoler et on part avec une partie d’eux, enrichi de ce qu’ils nous ont transmis pour aller plus loin, ailleurs et continuer d’explorer.

Explorer l’inconnu c’est explorer un part de nous encore inconnue et qui demande à être connue. C’est aussi ainsi que nous nous connaissons toujours plus.

La réaction face à l’affirmation de soi n’est pas toujours celle à laquelle on s’attend.

Je crois bien que c’est ce qui surprend le plus les personnes que j’accompagne.

Quand il manque son propre regard aussi sur soi, c’est loin d’être arrogant et supérieur. C’est un chemin intérieur profond et long.

On sait pertinemment ce que cela a demandé et par quoi on passe. On s’en souvient et on ne l’invente pas.

Tracer ses propres contours, trouver nos formes, nos aspects, nos traits qui nous définissent au plus près, au plus vrai.

Authentique, c’est de la considération et apprendre à l’exprimer va en surprendre plus d’un. Le fameux « tu as changé » prend tout son sens. Il y a même des personnes qui ne trouveront plus d’intérêt à vous côtoyer et inversement. Le changement opéré et fait ses mises à jour.

Ça plait ou pas, tant pis tant que vous vous sentez mieux.

Et puis n’oubliez pas, ce n’est pas parce que ce n’est pas encore possible pour eux que cela ne l’est pas pour vous!

Personne ne peut vous connaître autant et mieux que vous-même.

Adeline Ferlin

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