Quand je ne suis pas d’accord

Quand je ne suis pas d’accord

Quand je ne suis pas d’accord, sans le savoir j’exprime ma différence et ma normalité. Je suis en accord avec moi-même et aligné.
Je ne cherche ni le conflit ni à contrarier l’autre.
Quand j’exprime un point de vue, une vision qui est mienne sur un sujet qui est abordé quelque soit l’interaction, je prend la liberté d’exprimer ce qui m’appartient car je suis le mieux placé pour savoir ce que je ressens et pense et je ne vois pas qui d’autre pourrait l’exprimer mieux que moi et à ma place. Je peux prendre la liberté de dire à l’autre qu’il se trompe dès que cela me concerne personnellement et que sa vision sur moi est fausse sans attendre qu’il change d’avis. J’ai le droit de rétablir une vérité quand elle m’appartient, me concerne comme je n’ai pas le droit de remettre en question une vérité qui lui est propre.
Quand je ne suis pas d’accord, je ne vais pas dans le sens de l’autre. Cela le renvoie à lui et à une perception, interprétation qui lui est propre, comme par exemple ne pas se sentir reconnu dans sa différence, sa vérité alors qu’en réalité cela n’a rien à voir. Je peux parfaitement la reconnaître. L’un n’empêche pas l’autre.
Je peux entendre, accepter et respecter une vérité différente de la mienne et en faire de même avec la mienne. Que lui n’y arrive pas cela le concerne.
Pour moi c’est compatible et c’est ce que je recherche dans mes échanges. La tolérance la différence. Le droit de ne pas être d’accord apporte la paix. Vouloir absolument mettre tout le monde d’accord amène selon moi le conflit.
Quand je ne suis pas d’accord avec autrui je suis en accord avec moi et je réalise selon les contextes que ma différence n’est pas acceptée voir même rejetée tant qu’elle ne va pas dans le sens de l’autre.
Parfois je lutte et rien n’y fait, à part m’épuiser.
Parfois je me défend et là il paraît que je suis agressif, qu’on ne peut rien me dire. Je suis encore plus épuisé.
Une injustice profonde s’installe.
Le désaccord est connoté comme négatif et source de conflit dans notre société. Pourtant il est la seule conséquence du refus d’un désaccord et donc de la différence.
D’un côté on prône les droits de l’homme, de la liberté d’expression, de la différence et d’un autre on la condamne, la pointe du doigt en lui prêtant des intentions négatives.
Quand j’émets un avis différent des autres, quand je ne correspond pas à leurs logiques, normalités, repères, vérités, normes, je ne suis pas normal, je me trompe, je ne sais pas et les réactions sont plus ou moins violentes à mon égard. Me sentant attaqué, je me défend comme je peux.  En fonction du seuil de tolérance de tout un chacun je ressens une forme de rejet, de jugement. Que l’on puisse croire une chose fausse de moi m’est difficile voir parfois insupportable. C’est si injuste.
Alors parfois je ne dis plus rien, je me tais, je cesse de parler, de m’exprimer parce que je sais ce qui se passer. Parfois je me met en colère parce que j’en ai marre, j’en ai ma claque. Parfois je coupe la parole, je parle vite pour arriver à en placer une. Des fois je passe mon temps à me justifier pour ne pas que l’on croit des choses fausses sur moi et puis je peux aussi m’excuser pensant que j’ai fait quelque chose de mal.
Je ne veux pas faire de vague, je n’aime pas forcement me faire remarquer, je ne veux ni blesser ni être source de toute forme de provocation. En plus je déteste les conflits!
Quand je ne suis pas d’accord et que je l’exprime on arrive que l’on dise de moi que je n’écoute pas, que je cherche le conflit, la merde, que j’ai l’esprit de contradiction, que je me fiche des autres, que je veux toujours avoir raison, que je ne facilite pas les choses, que je ne suis jamais d’accord, que je ne peux jamais faire comme tout le monde, que j’ai besoin de me faire remarquer, que je suis pénible, difficile, compliqué, qu’il faut toujours que je la ramène, que je l’ouvre, que j’ai toujours un avis sur tout, que je sais toujours tout.
On peut me demander de me taire, ne jamais me donner la parole, me couper la parole, me demander des explications, me justifier et me demander de quel droit, pour qui je me prend, que je n’y connais rien, me dire “n’importe quoi!”, me donner des contre- arguments et essayer de démonter ce que je dis…comme si il devait y avoir un gagnant.
A l’extrême on peut aller jusqu’à dire que je suis insolent, arrogant, méprisant et même manquer d’ouverture. En gros je suis une personne à l’esprit étriquée.
La aussi nos perceptions sont différentes.
Mon intention de départ était juste d’exprimer mon opinion tout en acceptant celle de l’autre.
Je n’ai pas le droit de manquer de respect à la différence de l’autre, de son opinion et de sa différence. Il est ce qu’il est, raisonne comme bon lui semble et arpente la vie de son point de vue unique. Il a le droit d’exprimer sa différence. Il n’a pas le droit de m’en empêcher quand il s’agit de moi. J’ai le même droit que lui. Il n’y a pas de vérité absolue.
Tout ce qui sortira de sa normalité à lui sera alors différent de lui. Tout ce qui sortira de ma normalité à moi sera perçue tout autant que lui comme différent.
Rien de plus naturel quand on porte un regard différent sur le désaccord.
Il y a l’art et la manière d’exprimer sa différence. Cela se travaille. L’art de communiquer sa différence s’apprend en l’accueillant avant tout soi-même, en lui donnant de la valeur et en ne cherchant pas sa reconnaissance par les autres.
Sortir de la confusion, faire preuve de discernement sera de grand secours pour naviguer dans ce monde où on a l’art de tout mélanger. Il s’agira de ne pas attendre que les autres sortent de la confusion pour oser exprimer sa différence. Compter sur soi-même doit suffire.
Ca tombe bien c’est exactement ce qu’on se dit depuis que l’on est revenu ici!
Quand je ne sais pas reconnaître ma normalité et ma différence tout seul, je manque d’autonomie. J’ai besoin que l’autre le fasse à ma place et c’est là que tout se complique.  Une attente émerge de moi. Une déception ne saurait tarder.
Il est normal que j’ai envie moi aussi d’être entendu, écouté et accueilli dans ma vérité tout comme moi je le fais si naturellement pour eux. Pourquoi moi je n’y ai pas droit?
Et si tout cela était juste parfait pour m’aider à reconnaître ma différence seul et ainsi gagner en autonomie?
Et si grâce à eux et leurs réactions si injustes je gagnais en liberté et devenais plus juste avec moi?
E si le désaccord était un moyen de reconnaissance et de tolérance envers soi et les autres?
Adeline Ferlin
Tout droit réservé©Adeline Ferlin- Mai 2020

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