Le lâcher prise

Le lâcher prise

Quand on cherche à lâcher prise, c’est selon moi la même chose que d’arriver à faire totalement confiance en la vie et par conséquent d’avoir foi en elle inconditionnellement.

L’inconnu fait peur. La foi permet d’aller à la rencontre de l’inconnu.

Tout comme l’inconnu permet d’identifier nos peurs et tout ce que l’on met en place pour ne pas le vivre. D’où selon moi la notion de contrôle, qui est plus un système de survie et de défense qu’autre chose.

Quand nous sommes confrontés dans la vie à l’inconnu, il est le moment de pratiquer le lâcher prise.

L’inconnu nous apprend  à lâcher prise. Une fois ne suffira pas, il sera nécessaire de le pratiquer et de s’entraîner, beaucoup. L’inconnu ne cessant jamais, avoir la foi sera notre meilleur allié pour accueillir et vivre en conscience notre chemin de vie qui se déroule à nos pieds.

Et même quand celle-ci devient notre « normalité », il est faux de croire que tout sera alors facile. La foi n’empêche en rien la difficulté d’un inconnu jamais exploré.

Quand on commence à appréhender l’inconnu sans chercher à savoir ni contrôler ce qui va se passer, où, quand, quoi et comment, il est légitime d’avoir la réelle sensation de se jeter dans le vide, comme si nous étions suicidaire ou parfois inconscient. Le trac fait trembler nos os. Le ventre est noué. Cette peur là est tellement belle. Comment ne pas la ressentir et se remettre de la vivre?

La vie nous dira quand ce sera le bon moment. Celui de sauter dans le vide.

Quand nous sautons c’est que nous sommes prêts à assumer l’inconnu. Ne pas chercher à savoir avant de le vivre pour justement savoir est un acte de lâcher prise et de foi absolue.

Impossible de savoir comment elle va s’y prendre. C’est après-coup que l’on réalise son accompagnement pour nous aider à effectuer certains sauts. Parfois on ne se rend même pas compte que nous avons déjà sauté.

Quand on se lance, tel un oisillon, il est courant de douter de ses propres ailes. Douter de ses capacités à ce moment là est totalement normal. « Vais-je y arriver? ». Comment savoir puisque nous ne l’avons jamais fait avant ce jour.

Pour sauter et voler de ses propres ailes, il est nécessaire d’arriver à les déployer et dans ces moments là, comment ne pas avoir peur?  Comment ne pas avoir envie de reculer, de repousser cet instant, de remettre tout en question, de douter, de se trouver des excuses, etc. Ces peurs ne sont pas anormales bien au contraire. Il est important de les accueillir et de les écouter. Elles ne sont pas là pour rien, elles expriment une part de nous, nos résistances et demandent à être entendues et prises au sérieux pour la suite. Elles représentent des scénarios déjà vécus et que nous ne voulons absolument pas revivre. Elles sont ni bêtes, ni disproportionnées. Elles sont aussi notre histoire et nous caractérisent. Ceux qui le disent le contraire ne l’ont pas vraiment vécu. Selon moi.

Nous avons peur que nos ailes ne se déploient pas et de s’écraser sur le sol. La chute.

A titre personnel, quand je me vois sauter j’ai souvent cette imagine de moi où je me bouche le nez, je ferme les yeux, je bloque la respiration après avoir fait une longue inspiration, comme une réserve d’air, je prend mon courage à 2 mains et j’arrête de réfléchir. Allez hop j’y vais et je verrais bien. Je me dis souvent que je n’ai rien à perdre, sauf à y gagner. Je ne fais que prendre le risque de la vie, de son don et de la vérité. Je me développe et non l’inverse.

J’y vois la croissance, sa main, son amour.

Je me dis que la vie ne me ferait jamais chuter, je sais qu’elle est là pour me faire grandir et non l’inverse. Je n’en doute plus. Je déploie ma foi en elle. Je me sens alors en sécurité et je m’abandonne totalement à elle.

Je confirme que dans ces moments là, en fonction du saut effectué et de sa difficulté, j’arrive difficilement à planer et à prendre mon temps tranquillement comme si j’étais un poisson dans l’eau. Mes ailes peuvent au contraire s’agiter dans tous les sens, vite et être à fond pour être sûre de ne pas chuter. L’effort est considérable. La concentration extrême. L’ultra-Vigilance à son apogée.

On oublie trop souvent de le dire.

Puis progressivement j’apprend à voler avec mes nouvelles ailes, representant la nouvelle version de moi-même dans ce nouvel espace. Je m’abandonne progressivement dans cette immensité des possibles. Par logique, je lâche prise petit à petit. Je prend confiance en moi en constatant par mi-même que je suis capable d’y arriver puisque je le fais. Difficilement certes au début mais je le fais quand-même. Les jours passent, les mois passent et je me sens de plus en plus à l’aise. Mon mouvement devient de plus en plus naturel. Je m’approprie ma nouvelle normalité. Jusqu’à la prochaine.

Adeline Ferlin – Guidance & Enseignement spirituel- Auteure

Tout droit réservé ©Adeline Ferlin – Avril 2022

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