Être responsable et éveillé ne veut pas dire ne pas faire d’erreur et être parfait, voir irréprochable.
Selon moi c’est apprendre à assumer ses choix, ses actes et tout ce que cela implique.
Être éveillé signifie pour moi être responsable de soi. C’est cela être grand. C’est cela qui est divin.
Être éveillé ou spirituel n’est ni une identité, ni un statut ou encore un masque pour acheter ou se donner bonne conscience, ou encore s’attribuer la fameuse bienveillance, faisant comme par magie de cette âme un être de lumière et d’amour.
Beaucoup tombent dans le panneau pensant que si la personne s’annonce comme éveillée et spirituelle alors cela signifie qu’elle est bienveillante, juste, honnête, sincère, guérie et j’en passe.
Avoir la conscience tranquille signifie être en paix avec soi. Tant qu’elle n’est pas tranquille elle nous poursuit, nous tourmente. On peut tout faire et tenter pour l’éviter. Rien ne marche.
Elle est là et le restera aussi longtemps qu’il le faut pour arriver à la regarder en face et assumer nos choix, nos actes et surtout les conséquences.
Qu’importe quand et comment.
Avoir la conscience tranquille est un état profondément intérieur au-delà des apparences souvent trompeuses.
Même si personne d’autre que nous ne sait, il est clair que nous savons ce que nous avons fait et pas fait. Nous connaissons nos vérités et parmis elles celles que nous tentons de cacher, de fuir, de renier, de déformer, de détourner car nous avons honte et il est encore trop difficile voir impossible de les reconnaître pour les assumer.
Le regard des autres sur nous est encore trop fort.
Cachées et enterrées tel des secrets, nous tentons de les calfeutrer comme si elles n’avaient pas existé mais la conscience n’oublie pas ce qui a existé. La vérité est invincible, c’est sa force.
C’est elle qui nous fait grandir, mûrir et nous élève.
Tant que nous résistons face à elles, des fantômes troublent nos nuits, nos journées et nous hantent.
Avoir la conscience tranquille n’est pas un combat ni une lutte, c’est un enseignement puissant au service de la justice.
Prendre ses responsabilités, cesser de les reporter sur les autres ou de porter celles des autres permet d’être juste.
Quand chacun assume ses actes mêmes les plus honteux la justice jaillit et rétablit la paix.
Il y a des enjeux existentiels non négligeables car avouer nos actes les plus honteux nous met face au jugement des autres pour qui nous devenons une proie et une personne à abattre. Nous devenons malveillants et pas une « bonne personne ».
Il est légitime de vouloir dans un premier lieu préférer être en paix avec les autres pour être bien vu et apprécié que d’être en paix avec soi-même même si les autres savent et jugent nos comportements.
Dire la vérité sans la déformer et l’assumer est une liberté qui s’acquiert, se travaille et apporte une paix qui n’a pas d’égal.
Adeline Ferlin