Coeur et rancoeur, sentiments et ressentiments
Qui n’a pas eu de la rancoeur quand son cœur a été blessé?
Sensation qui vient teinter et flouter son cœur, son amour en impression de désamour. Nos sentiments se transforment en ressentiments.Avant d’être blessé ou de blesser nous aimions. Alors pourquoi s’arrêter? Parce que ce serait plus facile. Du moins c’est ce que nous pensons.
Arriver à entrevoir, voir et accueillir le don d’amour malgré la difficulté, la douleur et le mal occasionné, extraire la lumière produite par l’ombre va permettre de retrouver cet amour dont nous ne voulions plus et le renforcer, l’ancrer encore plus profondément en nous et l’incarner en chaque particules de nous. Tout est don. Tout.
La rancoeur est légitime. Cela ne sert à rien de la blâmer car sa leçon sera grande.
Honorer le don du coeur non pas en lui fermant les portes, ni en lui coupant les vannes. Ne pas/plus le rejeter ni le mépriser, ni le tenir à distance, ni le contrôler car au-delà d’être épuisant, cela ne sert à rien. C’est pire. On a beau lutter il est là, toujours là, indéformable, indétrônable, fidèle, loyal, sincère, honnête.
Il nous guide et saura patienter pour nous montrer ce qu’il a à nous dire et nous faire grandir avec lui et non pas sans lui.
Alors les sentiments retrouvent leurs formes initiales. Le pardon et la gratitude nous montrent la voie et nous tiennent la main. Mettre sa fierté dans sa poche, lever les yeux et laisser cet amour s’épanouir, être et vibrer sans conditions. La flamme de l’amour ne s’éteint pas. Quand nous sommes blessés nous avons le réflexe de vouloir cesser de donner. Nous aimerions souffler sur la flamme pour l’éteindre, la faire disparaître. Pourtant, comme une bougie d’anniversaire qui ne s’éteint jamais malgré tous nos efforts pour y arriver, elle se rallume à chaque tentative d’étouffement.
Regardes bien la flamme de l’être aimé et tant que tu ne comprendras pas ce qu’elle t’apporte elle restera là face à toi, dans tes pensées, à vibrer. Elle ne te lâchera pas. Son message est pour toi, seulement toi. Seul toi peut le lire et le recevoir car l’amour est unique, comme toi, comme lui, comme elle. Quand tu verras et comprendras son don alors tu sauras qu’il a toujours été là avec toi même si tu pensais l’inverse et le restera pour toujours et continuer ton chemin grâce à sa lumière, à ce qu’il/elle aura éclairé pour toi. C’est pour cela qu’il/elle ne s’en va jamais et reste éternel.
Toi l’Amour, toi qui m’a tant troublé et qui es pourtant si limpide, tu es une évidence et il n’y a pas de débat à avoir. Tu ES comme à nos début, à l’origine de la rencontre, du lien, intact.
Au-delà de la douleur et du sang de la blessure, des larmes de tristesse, de la colère, des envies de faire mal comme nous avons eut mal, oui toi l’Amour tu me montres les traces de ton passage en moi, sur moi et pour rien au monde je ne voudrais les effacer ni les oublier.
Rien ne peut changer ni altérer l’amour. Rien.
C’est beau. J’admire cela. Je m’en émerveille et j’en suis émue. Les larmes roulent et caressent, elles réconfortent.
Ton soleil et mes larmes forment ensembles un arc en ciel. Je sourie.
Aucun regret, aucun nuage, rien qui ne puisse empêcher ce qui nous a réuni un jour de poursuivre sa quête, son chemin. Rien ne peut empêcher le mouvement de toi l’Amour.
Encore. Toujours et infiniment.
La vie nous enseigne à vivre avec, le respecter, lui redonner sa juste place, le savourer de nouveau et autrement avec son enseignement et sa noblesse.
Le laisser cheminer, s’écouler et circuler en nous. Lui qui était un filet d’eau peut devenir un torrent, une cascade, un fleuve, un océan. Lui qui était une colline devient une montagne, un volcan, un feu d’artifice qui illumine le ciel étoilé, la voie lactée, l’Univers.
L’amour véritable explique la blessure véritable et même si au début on la met en opposition avec l’amour, en réalité elle apporte une valeur ajoutée à cet amour pour le faire grandir, encore et encore. On ne peut les dissocier.
Qui n’a pas remis en question l’Amour quand il y a blessure laissant penser que l’Amour ne blesse pas et que si il y a blessure alors il n’y a pas d’amour. C’est penser cela qui selon moi nous blesse le plus.
L’origine de tout est l’amour. Tout part de lui. Revenir à lui, le regarder autrement, comprendre son don, ce qu’il nous offre, même si cela blesse et meurtri, devient un honneur, une caresse, un baiser, un sourire, un soleil, un enlacement, des bras, une épaule sur laquelle poser notre tête, une main, une présence, un lien si puissant et fort qui continue inconditionnellement de nous embraser, de nous embrasser. La flamme ne peut s’éteindre. Elle ne peut que s’étreindre.
Adeline Ferlin
