L’impuissance face à toute forme d’injustice est une réelle souffrance et crée toute sorte de réactions, toutes légitimes.
C’est si difficile à comprendre, à accepter que cela nous dépasse. Nous en souffrons profondément. De là coulent nos larmes, rugissent nos colères, nos cris, notre force…naissent nos révoltes, notre rage, sèment et éclosent nos batailles, notre solidarité, nos combats, nos liens, nos valeurs, nos mains…révèlent et renforcent notre humanité, nos résistances, ouvrent et brisent nos cœurs, intensifie et fait vibrer notre flamme, nourrissent notre joie, notre chagrin et achèvent notre espoir… c’est si dur de continuer à y croire même si nous faisons tout pour. Nous nous accrochons et nous trouvons cela si fragile, si vulnérable et si puissant en même temps.
Un jour notre âme sur ce chemin si long et exigeant de l’amour perd confiance en lui. Plus nous avançons, grandissons et nous éveillons à l’amour, plus l’injustice se fait ressentir et sentons cette impuissance en nous qui nourrit le sentiment d’échec. Nous avions tellement foi et espoir, tellement confiance que nous sommes mis à rude épreuve.
Nous avons envie d’abandonner. Nous nous sentons abandonné par la vie. Nous ne comprenons pas.
L’impuissance face au chemin de l’autre est volontaire. Il est le seul à avoir du pouvoir sur son propre chemin.
Comme nous sommes seuls à avoir du pouvoir sur le nôtre.
Dans le cas inverse nous nous empêcherions de grandir les uns et les autres et cela serait à l’exacte opposée des fondamentaux de la spiritualité, cycle initiatique pour l’âme.
Comment grandir, se dépasser, prendre confiance en soi
être autonome et responsable autrement?
Comment devenir alchimiste et transformer notre plomb en or si nous nous empêchons d’aller chercher notre plomb? Nous n’explorerions pas toutes les facettes de la création, ni l’ombre ni la lumière, nous serions sans quête, sans conscience, sans défense, sans place, sans voix pour témoigner, défendre des causes qui nous tiennent à cœur, sans humanité, sans expériences et connaissances à transmettre pour faire évoluer le monde, les consciences, et semer un peu plus d’amour dans ce monde.
Nous n’oublions pas d’où nous venons. La vie est l’école pour l’âme.
Nous devons nous soutenir en cela.
Sans l’impuissance des autres, nous n’en serions pas là aujourd’hui.
C’est ainsi depuis la nuit des temps. Le monde évolue. Pas assez vite certes pour une vie mais quand nous prenons conscience du projet à l’échelle de l’âme et vers où nous allons tous, à quoi nous travaillons sans cesse, telles des abeilles dans une ruche, force est de reconnaître que malgré tout l’oeuvre est grande. Le temps est notre allié, il est le toit du monde. Nous y arriverons, ce monde sera de plus en plus juste. Il l’est déjà.
Adeline Ferlin
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