La peur de la mort

La mort est une réalité qui nous concerne toutes et tous un jour ou l’autre.
Certains y pensent, s’interrogent, d’autres peu ou pas du tout. Certains croient en la réincarnation, d’autres pas du tout ou peut-être. La mort est un thème majeur existentiel depuis la nuit des temps. La mort permet de chercher un but à la vie. Depuis toujours.

La peur de la mort des autres ou de la sienne dépendra inévitablement de notre vision actuelle et donc la plus avancée pour soi-même de sa compréhension du cycle de la vie (et donc de la mort).

Pour certains, quel que soit l’âge, l’origine, le genre, l’expérience vécue dans ce présent, la mort est une phobie, une angoisse, une anxiété profonde qui rôde autour d’eux. Parfois inexpliquée, cette peur de la mort semble démesurée et inexpliquée ce qui la rend d’autant plus anormale et donc illégitime.

Croyant en la réincarnation et étudiant le cycle de vie à l’échelle du cycle de réincarnation de l’âme, voici mon explication.
Partant du principe qu’une âme s’incarne, elle se désincarne également autant de fois qu’elle s’incarne. Selon moi, son nombre de vie est très conséquent et je les évalue à plusieurs centaines.
Par conséquent (et dans ma logique), elle connaît donc autant de naissances que de morts terrestres.
Si une âme a vécu 834 vies, elle a aussi connu 834 morts.
Donc imaginez le rapport qu’elle a à la naissance et à la mort terrestre.
Forcément, traversant le monde et les époques, les genres et les âges, les cultures et les territoires, elle va vivre des vies aussi courtes que longues avec des morts qui se ressemblent et d’autres beaucoup moins.
Ce que je veux dire par là, c’est qu’elle connaît aussi bien la vie que la mort, elle connaît le cycle d’incarnation.

Parmi toutes ces morts, elle va connaître des morts différentes et à tout âge tout comme elle perdra des êtres aimés de morts qui seront plus violentes, traumatisantes et donc marquantes que d’autres.
Et c’est dans ces mémoires traumatiques de certaines morts que naîtra ses peurs, ses frayeurs de les revivre encore.
Et c’est bien normal que de réagir ainsi.
Son retour à la vie peut raviver son rapport à certaines mort car qui dit la vie dit la mort systématiquement.

Toutes les morts sont possibles car elles existent toutes.
Plus l’âme se frotte à la vie plus elle se frotte à la mort. Plus elle s’incarne plus elle se désincarne.
Et c’est bien son expérience de la vie et de la mort qui lui joue des tours. Elle sait sans même parfois le conscientiser que cela va arriver encore et encore juste en revenant sur terre.

Il y a des morts qu’elle ne veut pas revivre et c’est bien de celles-là dont l’âme a le plus peur. C’est donc plus une conscience, une connaissance d’une réalité passée qu’autre chose.

L’âme va connaître la mort à tout âge dans des époques tout autant différentes.
Certaines façons de mourir vont ainsi devenir une phobie, une angoisse, une anxiété profonde pour nos âmes.

La maladie, la souffrance, l’agonie, l’accident, l’assassinat, le meurtre, la pendaison, l’incendie, la catastrophe naturelle, le naufrage, la noyade, l’étouffement, la vieillesse, la guerre, l’agression, les coups, l’alcool, le froid, la faim, la soif, l’imprudence, la vitesse, la mauvaise chute, l’épidémie, la fusillade, l’étouffement, l’avalanche, l’arrêt cardiaque, l’accident de transport, la piqure ou la morsure d’un animal, l’empoisonnement, la traque, le bûcher, la chagrin, une intoxication, la torture…
Etc.

Elle peut mourir seule, entourée, accompagnée, délaissée et cela peut tout autant la marquer.
Les époques changent et les moyens aussi. Les maladies, l’hygiène et les conditions de vie, les armes et les combats évoluent certes, mais les traumatismes restent les mêmes.
Le progrès est à double tranchant quand on sait qu’il peut ralentir ou réduire le taux de mortalité tout comme l’augmenter en appuyant sur le bouton atomique.

Alors si vous avez peur de la mort, ne vous pensez pas bête ou démesuré. Prenez le temps de vous demander de quelle mort vous avez le plus peur et voyez en elle (s) votre histoire passée, une mémoire qui vous a profondément marquée. Il est naturel de réagir ainsi et d’essayer de l’accueillir et de ne pas chercher dans un premier temps de ne plus du tout avoir peur d’elle. Elle est une conscience du danger potentiel et sait que cela n’arrive pas uniquement aux autres. Elle se sent concernée. Et dans un sens, c’est bon signe.

L’âme est marquée par sa propre mort, mais peut l’être tout autant pas la perte ou la mort des autres. Sa phobie peut être uniquement portée sur autrui et jamais sur elle-même. C’est également une conscience et connaissance du “danger “extérieur” déjà vécu.

Vous l’aurez bien saisi, le rapport à la mort n’est pas simple et ne l’a jamais été, mais sachez que la peur de sa propre mort et celle des autres est aussi un axe de progression majeur dans sa propre quête existentielle et son rapport à la vie.

N’oubliez pas c’est une approche individuelle et personnelle. Je donne les grandes lignes dans le but de se réconcilier avant toute chose avec cette peur qui pour moi est une mémoire et donc un vécu. Cela ne s’invente pas et ne pensez jamais que c’est démesuré ou fou. La mort fait partie de nos mémoires et comme toutes les autres mémoires, elles se travaillent et se transforment (cf les blessures existentielles). Il est possible d’apprendre à vivre et co-exister avec.

Adeline Ferlin

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