Tout notre cheminement consiste à se connaître, se reconnaître, se rencontrer, se séparer, se retrouver, se perdre de vue, s’oublier, se rappeler, se considérer, se manquer, se détester, se regarder, s’accepter, s’émouvoir, se réconcilier, s’accueillir, se rejeter, s’unifier, se diviser, s’en vouloir, se pardonner, se mentir, s’assumer, se cacher, se montrer, être faux, être vrai, s’affronter, se fuir, se punir, se réparer, se transformer, se transmuter, s’aimer, avoir foi en soi.
En les autres. En la vie.
Chaque situation et rencontre y contribue à son échelle et à sa façon.
Tout l’exercice est d’y arriver seul(e) en se délestant d’un besoin d’appartenance à « … », de reconnaissance de « … » et simultanément en rendant grâce de toute son utilité et son rôle majeur pour y parvenir.
La quête, la recherche de soi et nos retrouvailles passent en partie par l’appartenance, l’association à une symbolique qui matérialise et incarne notre identité comme par exemple l’appartenance à un groupe, la dévotion à un seigneur, un drapeau, un pays, une communauté, un Dieu, un animal, un parti, une tendance, un genre, un mouvement, une science, une religion, une spiritualité, des valeurs, une cause, une philosophie, un leader, quelque chose à quoi s’identifier…et se sentir appartenir à « … » qui donnera du sens à son existence et à laquelle s’identifier.
L’identité, l’unicité et la reconnaissance de celle-ci constitue le sujet central de la guérison dite « spirituelle ».
C’est une quête passionnante. C’est l’histoire de l’humanité, notre histoire.
Pas simple d’être unique et en même temps de ne pas se sentir seul. C’est un paradoxe tellement riche de logiques.
Pourtant, au delà de ce qui nous caractérise et de nos valeurs, nous sommes toujours seuls en soit car justement uniques.
Unique et différent. C’est le principe.
Personne ne nous ressemble totalement hormis nous-mêmes. Même notre ADN nous le dit.
Nous n’avons pas/plus besoin de chercher à être unique, à sortir du lot, à être reconnu comme unique, nous le sommes déjà par nature. Depuis toujours. Cette quête permet de le comprendre, de le réaliser, le conscientiser et ainsi s’apaiser. Plus besoin d’appartenance pour exister et pourtant nous avons besoin de passer par là pour le comprendre. C’est beau. Ne reste que la gratitude. C’est un émerveillement que de constater toute la richesse de ce chemin identitaire et de se réconcilier avec le besoin d’appartenance, de reconnaissance pour y parvenir.
La complémentarité est une intelligence qui peut nous dépasser et que nous sous-estimons.
Cette solitude que nous connaissons toutes et tous et dont je parle ici vient de notre unicité et nous ne pouvons rien y changer hormis l’accepter et en comprendre le sens.
Notre quête identitaire nous offre la liberté ultime.
Adeline Ferlin