Le doute ne divise pas, il renforce.
Il y a des rencontres, des situations qui comme le vent, en fonction de sa puissance du moment, vont agir sur chacun de nous.
Tel un arbre soumis aux éléments de la nature, je peux ressentir sur moi ses mouvements et sa force du moment.
De la caresse qui peut traverser mes feuillages pour m’apaiser jusqu’à sa bourrasque qui me bouscule, me déstabilise, il peut aussi me donner parfois l’impression, quand il s’acharne sur moi, de vouloir absolument me déraciner.
Quand le vent commence à forcir, il peut semer le doute, le trouble, comme une main qui, sans hésitation aucune, te pousse si fort que tu as réellement l’impression que son intention est de te faire tomber, de t’abattre.
Dans ces circonstances là, il est légitime de penser que le vent est notre ennemi et qu’il veut notre peau.
Pourtant et contrairement à ce que l’on pourrait croire, je pense que le vent est un allié qui va nous aider à nous renforcer. Il nous teste et nous offre l’opportunité à son contact d’unir nos forces pour apprendre à ne plus douter de soi, à solidifier nos racines et s’affirmer dans notre vérité.
Quand le doute s’installe, on se remet en question et on a tendance à confronter une vérité extérieure à notre vérité intérieure.
Si par exemple une personne croit de moi que je suis égoïste et qu’elle ne cesse de me le dire, je vais naturellement me demander si je le suis vraiment ou pas. Et si elle avait raison? Qui croire? Elle ou moi?
Cela suggère de se connaître, de savoir qui je suis et d’apprendre à cesser de remettre en question ce que je sais de moi, même si personne ne le voit ni ne le reconnaît.
Personne ne sait mieux que moi qui je suis et donc qui tu es aussi. Personne ne sait mieux que nous-même ce que nous ressentons, vivons.
Nous savons ce qui est juste dans le sens vrai ou faux. On le sens de suite. À un certain stade d’évolution nous sentons quand ce que nous renvoie l’autre est juste ou injuste. Nous sommes capables d’orgueil comme d’humilité et nous savons très bien quand l’autre dit juste et que nous avons du mal à l’accepter et le reconnaître. Normal cela demande de se remettre en question et parfois c’est pas évident. Nous sommes tous pareils.
Puis parfois nous sentons bien que c’est injuste ce que dit l’autre, que c’est pas vrai. D’ailleurs nous sentons bien que ce qui nous blesse c’est de ne pas être vu et reconnu pour ce que nous sommes vraiment.
C’est dans ces moments là que nous apprenons à ne pas douter de qui nous sommes vraiment. Même si personne ne nous voit réellement telle que nous sommes, la vie et le vent nous apprennent à ne pas nus lâcher, à renforcer notre propre reconnaissance.
Nous ne comptons pas pour du beurre. Peut être que personne à l’extérieur ne peut le faire à notre place mais n’oublions pas que nous sommes une personne à part entière et que nous comptons.
L’extérieur va donc être au service de notre intérieur.
Quand le doute sur soi-même s’installe il peut nous diviser, nous fragiliser. Nous sommes perdus, nous ne savons plus qui croire. On prend le risque de donner plus de crédit à l’autre qu’à soi-même.
Et c’est bien connu, diviser permet de mieux régner. Et quand une personne extérieure règne sur notre territoire, le risque ici est devenir manipulable jusqu’à nous tordre le cerveau et tout remettre en question chez nous. Nous devenons plus manipulables. Perdus, nous sous sentons affaiblis et nous perdons notre vitalité.
Se connaître et se reconnaître à sa juste valeur, savoir qui nous sommes et qui nous ne sommes pas est ici essentiel pour éviter ce type de situation.
Cela n’enlève en rien notre capacité d’écouter l’autre et de savoir aussi se remettre en question pour évoluer quand cela nous semble effectivement juste car l’autre nous aide aussi à voir d’autres vérités sur nous, comme celle de se tromper par exemple.
Adeline Ferlin