Le réveil de l’âme

Se sentir vivant, vibrant et trouver de l’utilité à notre existence est une question de survie pour beaucoup d’entre nous. C’est à cette fin que nous expérimentons certaines situations parfois extrêmes afin de vivre des montées d’adrénaline, de libido, toute forme recherchée de jouissance extrême pour essayer de nous remplir un temps et puis…comme un ballon de baudruche qui se dégonfle, tout redescend. Cela ne dure pas. Pour éviter cela certains développent des addictions. Que ce soit par le sport, la drogue, la spiritualité, le sexe, le travail….l’hyperactivité ou autre. Ce besoin incessant de vivre des choses extraordinaires avec cette croyance que l’ordinaire nous semble si fade, mort et ennuyeux. Nous cherchons à monter, à planer, à recevoir cette dose indescriptible qui fait que nous nous sentons bien.

Plus nous en ressentons le besoin, plus nous repoussons nos limites. Plus nous pensons avoir du contrôle sur la situation, plus nous le perdons, progressivement ou brusquement. Il est temps d’explorer une autre voie, celle de l’intérieur. C’est celle envers laquelle nous émettons le plus de résistances et d’oppositions inconsciemment. 

Sans le savoir le réveil spirituel ne se produit que quand nous sommes prêts à assumer l’ensemble des étapes qui vont suivre: l’éveil, l’humilité, le pardon, l’acte de foi, la pratique et l’équilibre.

Un jour un événement provoque la secousse au moment idéal pour nous, quand nous sommes mûrs pour cela. Quelque soit sa forme, l’effet recherché est de nous secouer assez pour provoquer le réveil. Pour certains ce sera une rupture amoureuse, la perte d’un emploi, le conflit de trop avec un membre de sa famille, une rencontre inattendue, des retrouvailles, une perte, une trahison, la goutte de trop. Pour d’autres, une maladie, une dépression, un trouble, l’arrêt d’une addiction, un état anxiogène, des problèmes de peau, un mal de dos, ou simplement se sentir mal sans savoir pourquoi et sans symptômes particulier.

Tout d’un coup nous sommes propulsés au niveau de l’âme, de la création et cela provoque forcement un conflit entre ce que nous connaissons, pensions connaître et ce que nous ne connaissons pas encore. C’est volontaire et cela fait parti du processus d’éveil. Se réveiller c’est ouvrir les yeux du cœur (3ème œil / intuition) et voir la vérité, toute la vérité. Celle-ci étant la lumière, elle illumine et éclaire la réalité. Parfois éblouissante, il faut du temps pour s’y faire, s’y habituer.

Nous devons accepter cette réalité à laquelle nous ne pouvons échapper. Elle est notre chemin de vie, notre initiation pour l’âme que nous incarnons. Elle est donc par définition notre spiritualité.

Il est donc nécessaire et utile d’appréhender cette étape  sous un regard spirituel et non pathologique. C’est un moment crucial, difficile à vivre et qui demande d’apprendre à dissocier les 2.

L’âme éveillée est a une stade d’évolution élevée. Elle est fulgurante, évidence et pure intuition. Elle est la vie. Elle cherche la liberté, la passion, l’amour, le mouvement, la transcendance, la beauté tout autant que la stabilité, la sécurité et la normalité. Sur terre, et particulièrement dans nos sociétés de consommation, le principe même du conditionnement a déformé la signification profonde de notre nature véritables et de nos besoins vitaux. Il est temps de leur donner du sens et de les déconditionner car la normalité conditionnée n’a rien à voir avec celle qui est déconditionnée puisqu’elle est votre extraordinaire. A ce stade là nous ne le savons pas encore.

Encore dans l’ignorance, le réveil provoque donc par définition un conflit, voir une forme de « compétition », telle une course effrénée entre les 2 parties qui vont l’une comme l’autre refuser de se plier à son compère: la conscience contre l’inconscience, la connaissance contre l’ignorance, la lumière contre l’ombre. 

Le début des montagnes russes commencent. De haut en bas et inversement. La dualité, le doute, 2 vérités, si l’une est vraie alors l’autre est fausse. On parle encore en disant « ou » mais pas encore « et »…l’opposition, la séparation sont représentatives de là où nous en sommes au moment du réveil.

Ce conflit est naturel et prouve que l’âme s’éveille. C’est certes déstabilisant et éreintant mais nécessaire au processus de guérison. On ne peut y échapper.

Avant le réveil, beaucoup de personnes ressentent une sensation qui leur donne l’impression d’être enfermée, coincée, bloquée. Nous pouvons nous sentir étriqué, piégé et reclus dans un espace beaucoup trop petit. Il y a souvent cette sensation d’enfermement, comme si vous touchiez le plafond parce que vous êtes trop grand. Ce qui est la réalité. Cette sensation s’accentue et prend sens dans cette phase de réveil. Cela n’est pas douloureux mais dérangeant et désagréable.

Si nous avons le sentiment que tout s’effondre, c’est normal parce que c’est exactement ce qui se passe. Pour certains c’est un soulagement, d’autre une angoisse. Chacun réagit à sa façon, il n’y a pas de comparaison possible.

La difficulté est d’en comprendre le sens. Nous lâchons prise, nous sommes à fleur de peau et notre hypersensibilité est souvent exacerbée tout autant que le reste.

Nous retrouverons grâce à lui nos aspirations profondes et par conséquent la sensation de les avoir tout autant abandonné. Car cela met aussi en lumière nos blessures et nos croyances face à la foi, la vie, l’amour, ce en quoi nous croyons vraiment, ce en quoi nous ne croyons plus ou alors là où nous avons le doute. Le réveil invite à l’éveil qui sonne l’heure d’une nouvelle initiation pour l’âme mais cette fois-ci en pleine conscience.

©Adeline Ferlin- 2016