Le bien fondé des larmes

La goutte d’eau qui fait déborder le vase. La goutte de trop.
La larme de trop non exprimée, retenue.
L’élément de l’eau est en nous et comme le torrent, rien ne peut empêcher son passage. La digue craque toujours un jour ou l’autre. L’amour est plus fort que tout.
Sans raisonnement aucun, elle est la pure expression d’une vérité intérieure.
La goutte d’eau libère et fait toujours du bien quand on la laisse être dans son mouvement naturel, même quand son passage est douloureux.
Nous ne pleurons jamais pour rien, nous exprimons notre état intérieur du moment.
Les larmes sont libres, naturelles, inconditionnelles. Insaisissables elles montent en nous et demandent à passer pour exprimer ce que nous avons en nous.
Difficile de laisser couler ce qui nous semble parfois injustifiés, illégitimes, exagérés et pas normal aux yeux des autres et de nous mêmes.
 
Elles sont pourtant toutes légitimes et expriment autant le bonheur, la joie, l’émerveillement, le rire, la gratitude, la tristesse, la colère, la fatigue, la déception, la contrariété, la douleur…autant ce qui est facile que difficile.
Parfois on ne sait pas pourquoi on pleure et c’est justement cela qui est beau. On ne maîtrise pas ni ne contrôlons pas les larmes.
Elles sont notre sensibilité.
Quand nous sommes joyeux et que nous pleurons de joie nous sommes du coté positif, lumineux et du bien et nous ne les empêchons pas. Nous ne prenons pas d’anti-joyeux que je sache.
Quand nous sommes tristes, en souffrance, contrariés, malheureux, nous sommes alors du côté négatif, sombre et « mal » et nous prenons ( pas toujours – c’est une image) des anti-tristesse ( antidépresseurs et anxiolytiques). Nous voulons bloquer le processus d’expression par peur de sombrer, de chuter et de ne pas nous relever. C’est aussi ici une réaction comme une autre face à la peur de la « mort ».
 
Combien s’empêchent de pleurer? Combien ravalent leurs larmes? Combien ont peur du jugement des autres face aux larmes? Combien pensent que pleurer est une marque de faiblesse, de fragilité, d’abandon…ou autre? Combien se sentent vulnérables?
 
Pourtant la larme exprime réellement la force.
 
Son super pouvoir est celui de l’élément de l’eau en nous.
L’eau nettoie, purge, draine…libère, apaise, allège, soulage…et pas que.
 
Toi être sensible, essayes de voir en toi la force que tu détiens grâce à ton eau. Comprends que l’autre, dans son ignorance, ne sait pas encore tout ceci mais un jour, comme toi, il saura. Ne te fies pas à sa méconnaissance.
La vie se charge d’éduquer chacun de nous…ne laisses pas l’ignorance de l’autre te faire ignorer ta propre connaissance.
Oses être le torrent.
 
Accueilles la larme et si tu n’y a arrives pas alors prends le temps de te demander ce que signifie pleurer pour toi, ce que cela suggère…oui prends le temps et fais les choses dans le bon sens. Rien ne sert d’essayer de pleurer si tu n’y arrives pas naturellement. Essayes de comprendre pourquoi et ce qui conditionne ton eau. Cherchez en toi. Quand tu sauras ce qui empêche la larme de couler, alors tu pourras te pardonner ton ignorance et agir.
 
Tu crois être faible, tu crois savoir ce qu’est être fort, tu t’interdis de pleurer, tu as mal à la gorge, cela sert si fort parfois…à en avoir mal. C’est si difficile de pleurer…demandes toi pourquoi?
 
Pleurer est naturel. On pleure quand on en ressent le besoin et l’envie.
 
Adeline Ferlin
 
Tous droits réservés©Adeline Ferlin-2019 ( texte & photo)

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